Le CPE ou l'exception française

Pour les éditorialistes étrangers, la France, avec sa volonté de "discriminer" contre les jeunes, reste un mystère. Certains invitent les étudiants à faire la révolution, en descendant dans la rue pour demander à ce que CPE soit imposé à tous!

Les éditorialistes étrangers, surtout britanniques ou américains, s'en donnent à coeur joie. Une fois de plus, la France défraye la chronique avec les manifestations anti-CPE. Pas étonnant qu'ils ne comprennent pas: chez eux, la flexibilité est de rigueur. Pour tout le monde. Et c'est sans doute cela la différence.

Pourquoi, en effet, viser les jeunes en particulier? C'est aux yeux de certains de la discrimination pure et simple! Les anecdotes, en particulier dans la finance, sont nombreuses outre-Manche et outre-Atlantique. Elles sont toutes calquées sur le même modèle: un trader de haut vol ou un économiste international se fait convoquer un beau matin par son responsable ou celui des ressources humaines. Pour apprendre que l'établissement qui l'emploie a décidé de réduire les coûts et donc de supprimer son poste. Le salarié se voit lire ses droits (car il en a quand même quelques uns, y compris, à ce niveau, de faire une transaction, parfois juteuse) et voilà: il est reconduit à son bureau, souvent accompagné d'un vigile pour éviter qu'il n'emporte un disque dur rempli d'informations sur les clients de la banque, par exemple. Seules les photos de ses enfants peuvent être sauvées! Et dans l'heure qui suit, il quitte l'entreprise. L'affaire est terminée. Sans drame. L'employé au chômage rentre chez lui, envoie son CV fébrilement et dans le meilleur des cas retrouve un job dans la foulée. En quelques jours ou en quelques mois. En fait, tous ces professionnels sont en permanence sur la sellette.

Certes, la situation est moins spectaculaire pour des jobs de qualifications moindres. Ces salariés ont un peu plus de temps pour se retourner. Mais le résultat est le même. Au point qu'un commentateur étranger n'hésite pas à donner un conseil aux étudiants français: s'ils voulaient vraiment être révolutionnaires, ils descendraient effectivement dans la rue, mais pour demander à ce que le CPE affecte tous les salariés, jeunes et vieux!

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