Nouvelle journée d'action nationale contre le CPE mardi prochain

Forts du succès des mouvements d'hier, les syndicats ont décidé d'une nouvelle journée de grèves et manifestations le 4 avril. Alors que la situation devient de plus en plus difficile pour le gouvernement, le chef de l'Etat a indiqué qu'il s'exprimera "dans les prochains jours" sur le Contrat Première Embauche.

Une nouvelle journée nationale d'action contre le Contrat Première Embauche aura lieu le mardi 4 avril: c'est ce qu'ont décidé cet après-midi les syndicats de salariés, d'étudiants et de lycéens. Les douze organisations - CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa, Solidaires, UNEF et CE (étudiants), FIDL et UNL (lycéens) - montrent ainsi que, suite au succès des manifestations d'hier, elles ne veulent pas laisser retomber la pression exercée sur le gouvernement. La journée de mardi prochain devrait donc ressembler à celle d'hier, avec grèves en tout genre et nombreux cortèges de manifestants un peu partout en France.

Selon l'intersyndicale, "il est urgent que les plus hautes autorités de l'Etat prennent la mesure de la situation et répondent sans ambiguïté" à la demande de retrait du CPE. Les organisations de salariés et d'étudiants affirment que "pour éviter l'enlisement du pays dans une crise profonde le gouvernement doit s'y résoudre". Elles appellent donc le chef de l'Etat à "utiliser ses prérogatives constitutionnelles pour que le CPE soit retiré".

Ce nouvel appel à l'action unitaire accentue encore un peu la pression appliquée sur les pouvoirs publics. Déjà, les manifestations d'hier, qui ont réuni entre un et trois millions de personnes, ont suscité une crise politique sans précédent pour le gouvernement. Au point que, appelé par l'UDF, une partie de l'UMP, l'opposition et les syndicats dans une lettre que les cinq confédérations lui ont adressée hier, Jacques Chirac a décidé de s'exprimer dans les prochains jours. Les syndicats demandent un nouvel examen de la loi sur l'égalité des chances excluant le CPE, ce qui poserait nécessairement la question du maintien de Dominique de Villepin à Matignon.

Signe de la gravité de la situation, le président a annulé un déplacement qu'il devait effectuer demain pour inaugurer le nouveau port du Havre. Et pour cause: c'est ce jeudi que le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la validité de la "loi sur l'égalité des chances" instituant le CPE. Si le Conseil juge la loi conforme à la Constitution, la balle sera dans le camp du président qui aura 15 jours pour la promulguer ou demander au Parlement une nouvelle délibération, une disposition rarement utilisée.

Alors que le leader du parti socialiste François Hollande et Ségolène Royal ont pressé le chef de l'Etat d'intervenir, Nicolas Sarkozy s'est démarqué de Dominique de Villepin en affirmant "qu'une vraie négociation doit s'engager sans préalable" car "la situation actuelle est porteuse de trop de dangers".

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, a dénoncé aujourd'hui un "côté thatchérien" chez Dominique de Villepin, réaffirmant la "détermination sans faille" des syndicats à poursuivre leur action pour le retrait du CPE. La fédération CGT des services publics a indiqué dans la journée avoir "déposé un préavis de grève pour les jeudi 30 et vendredi 31 mars" dans le cadre des "initiatives" pour obtenir le retrait du Contrat Première Embauche. Les étudiants non plus n'ont pas dit leur dernier mot: des barrages routiers montés par ces derniers ont fortement perturbé en début de journée les accès à Rennes, Nantes et Brest.

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