Villepin ambitionne des comptes publics à l'équilibre en 2010

Le chef du gouvernement prévoit un ratio de dette publique ramené à 60% du PIB et des déficits publics résorbés en 2010. Pour ce faire, il préconise des privatisations, la maîtrise des dépenses de Sécurité sociales et des collectivités locales et la fin des baisses d'impôts.

Pour la première conférence nationale des finances publiques, tenue cet après-midi, le gouvernement a fixé haut ses objectifs. Il prévoit notamment de ramener à zéro les déficits publics en 2010. Un objectif qui sera atteint par pallier, avec des déficits ramenés à 2,9% du produit intérieur brut en 2006, 2,6% en 2007, puis à 1,9% en 2008, 1% en 2009 et enfin 0,1% en 2010. Pour ce faire, il n'y aura plus de nouvelles baisses d'impôts après la réforme fiscale qui doit entrer en vigueur en 2007. En revanche, la CSG (contribution sociale généralisée) ne sera pas augmentée.

Du côté de l'endettement, le gouvernement prévoit pour 2010 de ramener le niveau de la dette publique à 59,9% du produit intérieur brut, contre 66% en 2006. Il faudra donc attendre 2010 pour que la France revienne à ce titre dans les clous du Pacte de stabilité, qui recommande aux Etats membres de ne pas dépasser les 60%. De fait, la dette sera ramenée à 65,6% en 2007, puis 64,6% en 2008 et 59,9% en 2010.

Afin d'atteindre ces objectifs ambitieux, le gouvernement compte céder chaque année d'ici à 2010 entre 5 et 10 milliards d'euros d'actifs non stratégiques. Un mouvement déjà entamé avec la privatisation des sociétés d'autoroutes, qui doit permettre d'affecter 10 milliards d'euros au désendettement.

Dans le même temps, l'Etat va se donner pour règle de stabiliser progressivement ses dépenses en valeur (c'est-à-dire inflation comprise) "à l'horizon de 2010" alors qu'elles sont actuellement stabilisées en volume (hors inflation). Le budget 2007 de la France devra être préparé sur la base d'une évolution des dépenses inférieure d'un point à l'inflation.

Enfin, le gouvernement préconise une plus grande maîtrise des dépenses de Sécurité sociale, avec une hausse limitée à 1% en volume, et de celles des collectivités locales, pour lesquelles il souhaiterait une évolution dans les limites de l'inflation.

Ces prévisions volontaristes figurent dans le programme de stabilité des finances publiques pour 2007-2009 qui sera transmis dans les tout prochains jours à Bruxelles, et sont basées sur une hypothèse de croissance de 2,25% par an en moyenne. Dans l'hypothèse haute d'une croissance de 3% par an, les déficits publics seraient résorbés d'ici 2009, avec même un léger excédent de 0,1% cette année-là, et la dette atteindrait 59,3% du PIB en 2009.

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