Bus incendiés : réunion d'urgence à Matignon

Une femme a été grièvement brûlée à Marseille lors de l'attaque d'un bus incendié samedi par des jeunes. C'est le seul incident grave pour l'anniversaire des émeutes dans les banlieues il y a un an. Le Premier ministre tient ce lundi matin une réunion d'urgence avec notamment le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, la présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac et celui de la RATP Pierre Mongin.

Cela a été le fait d'actualité du week-end en France. Alors que le premier anniversaire des émeutes dans les banlieue n'a pas donné lieu à de nombreux incidents comme le craignaient certains responsables politiques ou policiers, le seul incident notable a débouché sr un drame. A Marseille, dans le treizième arrondissement, un bus a été attaqué samedi par des jeunes et incendié...avec une jeune femme à l'intérieur. Elle a été grièvement brûlée et lutte encore entre la vie et la mort. Elle restera quoi qu'il arrive gravement handicapée.

Du coup, Matignon a annoncé dimanche la tenue d'une réunion ce lundi matin à 10H00 sur la sécurité et les transports publics. Elle se tiendra avec le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, le ministre des Transports, Dominique Perben, la présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, le président de la RATP, Pierre Mongin et le délégué général de l'Union des transporteurs publics, Bruno Gazeau. Depuis plusieurs jours, d'autres bus ont déjà été attaqués et incendiés en Ile-de-France.

Dimanche, l'ensemble de la classe politique, a exprimé a stupéfaction. Le président Jacques Chirac a téléphoné à la famille de la jeune femme. Il lui a exprimé "son horreur devant cet acte ignoble" et a assuré que "tout serait mis en oeuvre pour retrouver et punir avec la plus extrême sévérité les auteurs de l'agression".

Dominique de Villepin, outre la tenue de cette réunion, a exprimé "son indignation devant cet acte de violence" et condamné "fortement les agressions contre les bus de transports publics qui mettent en danger la vie des transporteurs comme des passagers et les actes de délinquance qui ont eu lieu ces jours derniers".

Nicolas Sarkozy, qui a évoqué "une inqualifiable tentative criminelle", a lui aussi téléphoné à la famille de la jeune femme. Il a promis au préfet "tous les moyens humains et techniques nécessaires" pour interpeller les auteurs de l'attaque.

Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP), a condamné un "acte de violence inqualifiable", faisant cependant valoir qu'il s'agissait d'un "geste isolé".

Au PS, tous les responables ont réclamé le rétablissement de la police de proximité. Le premier secrétaire, François Hollande, est vivement monté au créneau contre Nicolas Sarkozy. Estimant que "la responsabilité" de Nicolas Sarkozy "est forcément engagée", il l'a accusé "d'être un ministre à temps partiel", en étant à la fois ministre, président de l'UMP et candidat à la présidentielle. Pour lui, "les promesses n'ont pas été tenues" en matière d'effectifs de police et de crédits aux associations dans les quartiers.

Même vigueur chez Laurent Fabius à l'égard de Nicolas Sarkozy, qui est "dans la propagande" alors que "dans les faits, cela n'avance pas". Il a prôné "la fermeté" à l'égard des auteurs de cet acte "horrible".

Exprimant "son horreur", Ségolène Royal a dénoncé elle aussi "le grave échec" de Nicolas Sarkozy et s'est inquiétée que "des enfants de 9 à 12 ans mènent la guérilla urbaine". Contrairement à Dominique Strauss-Kahn, elle a estimé qu'il ne fallait pas retirer les CRS des banlieues, car "ce sont eux qui assurent la protection".

Dominique Strauss-Kahn a dénoncé "un drame horrible" et "un acte absolument inqualifiable", en insistant sur le fait que depuis des semaines, voire des mois, "les élus de tous bords alertaient" les pouvoirs publics "qui n'ont pas pris la mesure des choses".

Fustigeant une "violence abrutie et criminelle", le président de l'UDF, François Bayrou, a jugé qu'il n'y avait "qu'un endroit d'où viendra le salut, des cités elles-mêmes", en appelant les femmes de ces quartiers "à descendre dans la rue".

Le Parti des radicaux de gauche (PRG) a réclamé "100 milliards d'euros sur cinq ans" pour "un grand programme d'intégration républicaine" dans les banlieues.
Les Verts et le PCF ont fait part également de leur "indignation" face à "cet acte de violence".
Le président du FN, Jean-Marie Le Pen, a dénoncé un "scénario de provocation" et une "stratégie de tension", tandis que son numéro 2, Bruno Gollnisch, évoquait la "sauvagerie quotidienne" et "l'irruption de nouveaux barbares".

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