Le groupe de santé et de produits d'hygiène Johnson & Johnson (J&J) a annoncé ce lundi son nouveau programme de rachat d'actions de 10 milliards de dollars (7,33 milliards d'euros). J&J avait déjà effectué des opérations identiques ces dernières années: 5,6 milliards de dollars en 2005 et moins d'un milliard de dollars entre 2003 et 2005, selon les chiffres de l'agence de notation Moody's. Le groupe explique, dans un communiqué, suivre sa "stratégie de redistribution de valeurs à nos actionnaires tout en maintenant notre flexibilité financière pour continuer d'investir dans les opportunités de croissance".

J&J entend financer l'opération au travers de ses propres liquidités et de sa dette. L'entreprise ne souhaite pas que ses notations financières actuelles soient altérées. L'agence Moody's ne modifie pas ses notations car elle estime que comme J&J n'a pas fixé d'échéance pour finaliser le rachat, le financement pourrait s'étaler sur plusieurs années. Dans un communiqué séparé, Moody's note que "la stratégie financière de J&J est devenue nettement plus agressive ces derniers temps afin de maintenir ses taux de croissance". Ce rachat intensif s'ajoute à l'acquisition l'an passé de la filiale des produits d'hygiène des laboratoires Pfizer pour 16,5 milliards de dollars.

Le troisième groupe pétrolier américain ConocoPhillips a annoncé lui aussi un programme de rachat d'actions d'un montant de 15 milliards de dollars (11 milliards d'euros) d'ici à 2008. Dans son communiqué, il précise qu'il réalisera 2 à 3 milliards de dollars de rachat d'actions au cours du troisième trimestre 2007. L'entreprise effectuera une opération de même montant au quatrième trimestre. ConocoPhillips a vu, au début de l'année, son chiffre d'affaire diminuer de 12% à 41,3 milliards de dollars alors que son bénéfice net s'est accru de 7,7% à 3,546 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) grâce à plusieurs cessions d'actifs.

Les grands groupes américains sont de plus en plus nombreux à mettre en place ces programmes de rachat d'actions. Poussées par les exigences de leurs actionnaires, ils y consacrent des sommes importantes. Le record est jusque-là détenu par la compagnie pétrolière ExxonMobil qui a déboursé 31,6 milliards de dollars (23,15 milliards d'euros) à cette fin sur les 12 derniers mois.