Les autorités chinoises ont lancé une enquête anti-monopole sur un projet de joint-venture entre Schneider Electric et le groupe chinois de distribution électrique Delixi Group.L'accord signé en décembre entre les deux groupes aurait été dénoncé, selon le China Business News par une entreprise rivale, CHINT Group, le premier fabriquant chinois de matériel électrique basse tension.

Le groupe Schneider Electric a confirmé hier une information du Monde selon laquelle il était visé par une enquête antitrust à la suite d'un accord de joint-venture passé avec une société locale et par un procès en contrefaçon intenté par l'un de ses concurrents chinois. Schneider Electric avait signé à la mi-décembre un accord en vue de la création d'une coentreprise à 50/50 spécialisée dans la fabrication, la commercialisation et la distribution de produits de basse tension avec le groupe de distribution électrique chinois Delixi Group.

Cette joint-venture, nommé Delixi Electric et basée à Wenzhou (province de Zhejiang), visait pour 2007 un chiffre d'affaires annuel prof-forma d'environ 220 millions d'euros en année pleine et une marge opérationnelle de près de 10% pour un effectif de quelque 4.000 personnes.

Nan Cunhui, président de la société CHINT, l'un des principaux concurrents chinois de Schneider, également basé à Wenzhou, a accusé le français de visées monopolistiques à travers ce partenariat. Delixi Group est l'un des leaders de la distribution électrique en Chine et emploie envirion 14.000 personnes.

Le ministère chinois du Commerce a donc envoyé à Wenzhou une commission d'enquête anti-trust pour examiner l'accord Schneider-Delixi. "Scheider considère une telle procédure comme étant normale dans le cadre d'une joint-venture", a précisé une porte-parole à Reuters.

Chint a parallèlement porté plainte contre le groupe français pour le vol du dessin d'un élément d'un commutateur électrique de disjoncteur conçu il y a 20 ans par Schneider. "Nous estimons que nous avons un bon dossier et nous contestons la validité du brevet de CHINT Group", a déclaré la porte-parole. "Nous laissons la justice chinoise suivre son cours".