Air France-KLM et Air One vont batailler pour Alitalia, Lufthansa renonce

Alors qu'Air France-KLM et la compagnie italienne Air One ont déposé des offres préliminaires de reprise sur Alitalia, Lufthansa vient d'annoncer qu'elle ne se portait pas candidate.

Lufthansa n'ira pas se battre pour Alitalia. La compagnie allemande, qui laissait planer le doute sur ses intentions, a décidé de ne pas déposer d'offre de reprise sur Alitalia, en grandes difficultés financières. Déjà fortement implantée en Italie via sa filiale Air Dolomiti et son partenaire commercial.... Air One, Lufthansa ne cesse de gagner des parts des marchés en Italie du Nord sur le trafic long-courrier qui transite par ses plates-formes de correspondances de Francfort, Munich et Zurich (Swiss).

C'est donc un boulevard (semé d'embûches) qui s'offre à Air France-KLM, où beaucoup en interne doivent envier la décision de Lufthansa. Ce matin, le groupe a envoyé une "lettre d'intérêt" pour la reprise de la compagnie italienne. Les détails et le montant de l'offre n'ont pas été précisés par Air France-KLM, mais selon des informations de La Tribune ce jeudi matin, l'offre de la compagnie serait inférieure à la capitalisation d'Alitalia (1,1 milliard d'euros). "A ce stade, cette démarche n'engage juridiquement aucun des candidats", précise Air France-KLM dans un communiqué.

"Cette proposition s'adresse à un partenaire commercial majeur, avec lequel des accord bénéfiques pour les deux parties ont été conclus en 2001, que ce soit dans le cadre des relations aériennes entre la France et l'Italie, ou dans le cadre de l'alliance mondiale Skyteam", rappelle la compagnie.

Le projet du groupe franco-néerlandais "prévoit d'abord la reconquête du marché italien par Alitalia, grâce notamment au développement rentable de son réseau, au rayonnement de sa marque et à l'affirmation de son identité". Selon ce projet, Rome-Fiumicino "sera organisé en hub, comme Roissy et Schiphol" et "de nombreuses dessertes directes seront assurées de et vers Milan, avec une qualité améliorée afin de mieux répondre aux besoins de la clientèle affaires, en long et moyen-courrier".

"Bénéfique pour les passagers, cette étape majeure dans la consolidation européenne s'inscrit dans le respect des équilibres économiques et financiers du groupe, et notamment de son objectif d'un retour sur capitaux employés de 8,5%, après impôts, à la fin de l'exercice 2009/2010", souligne le PDG d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta.

Jeudi soir, Air One a de son côté confirmé le dépôt d'une offre sur Alitalia. Selon ce projet, deux hubs seraient maintenus en Italie, à savoir Rome et Milan. Air One, qui veut investir plus de 4 milliards d'euros, essentiellement dans le renouvellement de la flotte, prévoit qu'Alitalia reviendrait au point mort en 2009, et aux bénéfices dès l'année suivante.

Un conseil d'administration d'Alitalia devait se tenir ce jeudi soir avant la communication des noms des candidats, pour se prononcer sur les offres qui seront en tout état de cause désastreuses sur le plan social. Selon la presse italienne, Air France-KLM supprimerait 2.700 postes et clouerait au sol 30 à 35 avions. Le plan d'Air One comporterait 2.500 réductions d'emploi. Aucun de ces chiffres n'est confirmé par les intéressés.

En outre, le sort d'Alitalia Servizi (maintenance et services), détenu par une holding publique et qui emploie quelque 8.300 personnes, reste incertain. Cette situation de crise est due aux pertes quotidiennes d'un million d'euros réalisées par Alitalia. Le groupe repreneur sera sans doute amené à céder des actifs pour redresser la société.

De son côté, le président du conseil italien, Romano Prodi, fait preuve de pragmatisme, quant à l'éventuel rachat d'Alitalia par un groupe étranger. Il a jugé "secondaire" le fait que la compagnie aérienne en difficulté reste aux mains de capitaux italiens. Le gouvernement est surtout pressé de se débarrasser de l'épineux dossier Alitalia: il peine depuis près d'un an à trouver un repreneur pour la part de 49,9% du capital d'Alitalia qu'il détient aujourd'hui. Un premier appel d'offres a dû être abandonné cet été faute de candidats.

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