USA : la crise du crédit immobilier prend une tournure politique

Le retournement du marché américain du logement, conséquence de deux années de durcissement des taux d'intérêt par la Fed, a multiplié les défauts de paiement chez les emprunteurs, et fait s'effondrer Wall Street en fin de journée mardi. L'affaire prend un tournant politique outre-Atlantique.

Il y a quelque chose de pourri au royaume du crédit immobilier américain. Une étude récente révèle qu'au quatrième trimestre de 2006, les organismes américains de crédit ont lancé une procédure de déchéance dans plus d'un dossier de prêt immobilier sur 200. Un taux jamais vu jusqu'ici. Il s'agit de la toute première étape contre un emprunteur, mais celle-ci peut aller jusqu'à la saisie du logement pour lequel il a souscrit son crédit.

La multiplication de défauts de paiement dans les crédits immobilier "subprime" (à risque), est le plus important depuis que l'association des banquiers immobiliers réalise son étude nationale sur les incidents de paiement, c'est-à-dire depuis 37 ans. Cette menace plane sur les géants du secteur comme New Century, mais fait également craindre une contagion aux autres institutions financières. Une crainte qui a fait de nouveau plonger Wall Street dans le rouge mardi.

Le directeur de Countrywide Financial, Angelo Mozilo, a en outre rajouté de l'huile sur le feu lors d'une interview accordée à la chaîne américaine CNBC, en affirmant que le marché américain du crédit immobilier "entrait désormais dans une crise de liquidité" appelée "à faire de plus en plus de dégâts". Une réaction qui a fait monter le secrétaire d'Etat au Trésor, Henry Paulson, au créneau, en rappelant que si le marché du logement aux Etats-Unis avait fortement baissé ces derniers mois, "il ne devrait surprendre personne qu'il y ait quelques retombées sur le marché des prêts immobiliers à hauts risques".

Le secrétaire au Trésor a par ailleurs ajouté: "Comme je l'ai déjà dit, il va y avoir des dégâts. Cela va être dur pour certains emprunteurs et pour certains prêteurs, mais c'est maîtrisé." "Nous avons eu une baisse significative du marché du logement aux Etats-Unis car il progressait à des niveaux qui n'étaient pas durables", a-t-il affirmé. "Vous ne pouvez pas avoir une correction pareille sans que cela fasse des dégâts. Il est trop tôt pour dire si c'est terminé mais je pense que c'est le cas. On en saura plus dans un mois ou deux", a estimé M. Paulson.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.