La semaine débute mal à la Bourse de Shanghai. Déjà malmenée la semaine dernière par des mesures gouvernementales, la Bourse chinoise a enregistré une forte baisse lundi matin, l'indice composite perdant 8,26% à la clôture, à 3.670,40 points. Ce recul porte sa baisse à 15% par rapport à son record de 4.335 points touché en séance mardi dernier.

La place de Shanghai avait déjà terminé en baisse vendredi, l'indice composite --qui regroupe les valeurs A, libellées en yuans, et les valeurs B, libellées en dollars-- cédant 2,65% au terme d'une séance volatile qui l'avait vu repasser sous la barre symbolique des 4.000 points, franchie début mai. Il avait finalement clôturé à 4.000,74 points. Lundi, il a ouvert à 3.981,82, chutant ensuite sous les 3.700 en cours de séance.

Après le triplement de l'impôt sur les transactions boursières de 0,1% à 0,3% décidé mercredi, les investisseurs redoutent de nouvelles mesures gouvernementales pour freiner la flambée de la Bourse, Cette décision avait déjà pesé sur le marché, les investisseurs prenant leurs bénéfices. La Bourse avait dégringolé de 6,50%, ce qui ne l'avait toutefois pas empêchée de repartir à la hausse le jeudi. Mais depuis, de nouvelles rumeurs de marché ont commencé à circuler, notamment sur un possible impôt sur les plus-values en capital.

Fin février, des rumeurs sur l'introduction d'un tel impôt avaient précipité Shanghai dans une chute de près de 9% qui avait déclenché un mouvement de panique sur les marchés internationaux. Les Bourses chinoises n'avaient toutefois mis que quelques jours pour se redresser et repartir sur leur tendance haussière.

Trois journaux financiers officiels se voulaient positifs ce lundi, affirmant chacun dans les éditoriaux de Une que cette tendance à la hausse allait perdurer. Tous les trois affirment aussi que la hausse de la taxe sur les transactions boursières vise à promouvoir un développement sain des places chinoises et freiner la spéculation excessive.

Les analystes, persuadés que la volatilité va se poursuivre, sont nombreux à juger qu'une correction, même importante, ne devrait pas affecter les marchés extérieurs ni même l'économie nationale. "Même si le marché chutait de 30% -- ce qui est possible vu sa flambée récente et la surévaluation de certaines actions -- la plupart des acteurs gagneraient juste moins. Il n'en reste pas moins qu'ils ont fait des bénéfices considérables", estime Fu Meiwang de Haitong Securities, cité par l'Agence France Presse.