A Toulouse, l'art descend dans le métro

Les vingt stations de la nouvelle ligne B du métro de Toulouse sont ouvertes à l'art contemporain.

Après l'expérience toute aussi déterminée de la ligne A du métro de Toulouse - où 18 artistes ont déjà égrainé leurs oeuvres en 1993 -, la ville rose mise encore avec conviction sur cette capacité que l'art contemporain a d'être visible là où personne ne l'attend. Vingt artistes, très célèbres pour certains, plus confidentiels pour d'autres, ont été invités à soutenir ce paradoxe.

La ville de Toulouse devient ainsi l'une des seules villes au monde à être dotée d'un réseau métropolitain si volontairement attaché à inscrire l'art contemporain dans son environnement. Le cahier des charges insistait sur l'utilisation du verre et des jeux qu'il permet avec la lumière naturelle ou artificielle. La diversité des propositions permet une approche assez large de la scène contemporaine dans une étroite adéquation entre l'architecture et les oeuvres - quelques inévitables réserves ont toutefois été émises de part et d'autre. Bien entendu, l'incessante question de la pertinence d'un tel projet est sur toutes les lèvres: une étude n'annonce-t-elle pas que seulement 2% des passagers y sont sensibles?

Pour s'assurer du bon usage de cette présence culturelle dans le métro, la société Tisséo, gestionnaire du réseau, met en place des actions de médiatisation proposant au public qui le souhaite une approche plus approfondie du travail de chaque artiste et de l'art contemporain en général. Mais la force indéniable de ce projet est de permettre une autre lecture de ces lieux à forte fonctionnalité en y révélant d'autres implications susceptibles d'ouvrir ou de rouvrir de nombreux champs de perception.

Les artistes insistent sur la symbolique du souterrain et des profondeurs mais aussi sur la multitude et le mouvement implicite en ces lieux. Ils doivent gérer des contraintes inhabituelles pour eux, la fonction du lieu, la pérennité de l'oeuvre, la sécurité, la possible indifférence des usagers. La singularité des oeuvres impose une lecture radicalement différente à chaque station.

Ligne B. Connexion aux Abattoirs. Exposition au Musée d'art contemporain des Abattoirs 76, Allée-de-Sitte. Toulouse Tél: 05 62 48 58 00. Jusqu'au 26 août.
"Commande Publique", Texte de Renaud Camus, P.O.L 254 pages, 16 euros

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