La CFDT s'interroge sur une éventuelle fusion Safran-Thales

Le syndicat interpelle les directions des deux groupes et le gouvernement sur un tel projet.

Alors que le secteur de l'aéronautique et de l'électronique de défense bruisse de la rumeur d'une possible fusion entre Thales et safran (fruit du mariage entre Snecma et Sagem), le syndicat CFDT, très mobilisé sur le sujet, tient à donner ce jeudi son point de vue.

"Si l'on s'en tient au discours de la direction de Thales, il n'y aurait pas vraiment de rapprochement Thales-Safran en vue à court terme. Le Conseil d'administration, auquel participent deux administrateurs CFDT, n'est saisi d'aucun projet en ce sens et n'a pas particulièrement missionné le management pour étudier le sujet" souligne le syndicat.

Ce dernier ajoute que "lors d'un Comité d'entreprise européen début mai, Denis Ranque, PDG du groupe Thales, a répondu à une question en expliquant qu'il dialoguait sans exclusive et notamment avec Francis Mer (président du conseil de surveillance de Safran, NDLR). Il a démenti que des décisions aient été prises, notamment concernant des échanges d'actif auxquels il s'est déclaré réticent".

Les représentants CFDT soulignent avoir "compris en écoutant la direction de Thales que si un rapprochement devait avoir lieu, celui-ci pourrait être plus global que ce qui est parfois évoqué dans la presse. Cependant, telle ne semble pas être la vision de la direction de Safran qui fait passer le message qu'un certain nombre de décisions sont déjà arrêtées portant sur des redistributions de périmètres entre les deux groupes, notamment en ce qui concerne l'activité "navigation" (le GPS, l'inertie et les centrales inertielles). Thales, pour sa part, ne semble pas vouloir communiquer sur ce sujet."

La CFDT de Thales conclut qu'elle "sait qu'il y a des synergies évidentes entre les deux groupes, dans la sécurité et l'avionique (notamment avec l'ex-Sagem). Mais des échanges d'actifs ne sont pas la seule solution possible (joint-ventures, sociétés communes,...) pour mettre fin à une concurrence franco-française contre-productive. En toute hypothèse, plusieurs questions essentielles se posent : quel serait l'objectif industriel poursuivi par une éventuelle recomposition entre Thales et Sagem ? Serait-ce une solution pour sortir d'une forme d'impasse à laquelle est arrivé Safran, en butte à une guerre du management et à un manque de synergies industrielles internes ?
La réorganisation de la partie sécurité et défense de l'ex-Sagem, avec changement de management, toujours source d'interrogations et de rumeurs, plaide en ce sens."

"Serait-ce le début d'une nouvelle phase de la restructuration de l'industrie de la défense en France ? En Europe ? poursuit la CFDT. Mais alors, existe-t-il un projet plus global impliquant d'autres acteurs, d'autres groupes industriels ? Thales comme Safran ont un actionnaire commun : l'Etat. Quelle est la position de celui-ci, son orientation sur ce dossier (s'il existe) ? Et plus largement sur l'avenir de l'industrie de défense ?". Pour le syndicat, la balle est dans le camp du gouvernement et notament du nouveau ministre de la défense, Hervé Morin.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.