Deutsche Telekom : le bénéfice 2006 recule de 44% à 3,16 milliards

Le numéro un européen des télécommunications accuse un recul de près de 44% de ses profits en 2006 à 3,16 milliards d'euros, un chiffre très nettement inférieur aux attentes des analystes. Sur le seul quatrième trimestre, Deutsche Telekom affiche une perte de 898 millions. Le groupe annonce la cession de plusieurs participations, dont celle dans Club Internet et cherche un partenaire pour sa SSII T-Systems.

Deutsche Telekom a annoncé ce jeudi une baisse de 43,4% de son bénéfice net annuel à 3,165 milliards d'euros. C'est très nettement inférieur aux attentes des 19 analystes interrogés par Reuters qui tablaient en moyenne sur 4,244 milliards. Le bénéfice avant impôts, charges financières, dépréciations et amortissement (Ebitda), ajusté des éléments exceptionnels, ressort à 19,4 milliards, un résultat conforme aux prévisions mais en baisse de 6,2% sur un an. Le chiffre d'affaires annuel, à 61,3 milliards d'euros, est légèrement inférieur aux objectifs du groupe, qui visait 61,5 à 62,1 milliards. Le quatrième trimestre a été particulièrement mauvais. Le numéro un européen des télécommunications a souffert au cours des trois derniers mois d'une concurrence toujours ardue sur son marché intérieur et de lourdes charges exceptionnelles, selon un communiqué diffusé ce jeudi.

Le groupe a ainsi accusé une perte nette de 898 millions sur les trois derniers mois de l'année, contre un bénéfice de 991 millions sur la même période de 2005. L'ex-monopole a expliqué cette perte par les charges liées à son vaste plan de suppression d'effectif. Ajusté de ces effets exceptionnels, le bénéfice net s'est élevé à 824 millions d'euros, en recul de plus de 19%. L'excédent brut d'exploitation (EBITDA) a de son côté glissé de 12,5% à 4,548 milliards d'euros, a aussi indiqué le groupe.

Par ailleurs dans le cadre de sa réorganisation, le groupe a annoncé la cession de plusieurs participations. Et notamment la cession de Club Internet, de Ya.com en Espagne, de la division Media & Broadcast de TSystems, de Telmmobilien, des antennes en Alllemagne et aux Etats-Unis et la participation dans la société immobilière Sireo.

Face au défi que représente son marché intérieur où il a déjà perdu deux millions de lignes l'an passé, son nouveau président, René Obermann, a décidé de concentrer les forces du groupe sur les télécommunications fixe et mobile en Allemagne et n'envisage plus qu'une croissance ciblée dans le mobile à l'étranger. Il a mis au coeur de ses priorités désormais l'amélioration rapide de ses services dont la qualité et la rapidité laisse à désirer. Il veut également élargir sa présence sur le marché en ouvrant de nouveaux points de vente à l'enseigne et se développer sur le triple play à la fois via le VDSL, l'internet ultra rapide, dans quelque 50 grandes villes allemandes d'ici à la fin de 2008 et avec l'ADSL + sur 750 autres d'ici à l'été.

Autre point important de sa stratégie: la simplification de son offre autour de deux marques uniques, T-Home pour la téléphonie fixe, T-Mobile pour le portable. Parallèlement il va lancer d'ici à l'été une nouvelle marque bas de gamme pour l'internet et le mobile pour tenter de récupérer une clientèle plus jeune très sensible au prix et qui lui a clairement tourné le dos. Aujourd'hui, sa part de marché (fixe et mobile) en Allemagne n'est plus que de 54% (dont 86% dans le fixe).

A l'étranger, l'essentiel des efforts va se concentrer sur le développement de sa position sur les marchés où il est déjà présent. Il n'exclut pas toutefois des acquisitions en fonction des opportunités, même de taille conséquente, de manière à prendre pied sur de nouveaux marchés. En ligne de mire à la fois l'Asie, sur lequel il est absent jusqu'à présent, mais aussi l'Europe, à l'Est et aussi à l'Ouest.

Sa troisième division, T-Systems, est promis en revanche à de grands bouleversements puisque le groupe allemand a enfin compris que sa SSII n'avait pas la taille suffisante pour résister à la concurrence. "Nous avons besoin d'un partenaire pour tirer profit de synergies" a justifié René Obermann qui cherche donc un, voire plusieurs partenaires, pour son activité. "Il n'est pas question de nous désengager en totalité de l'activité" a-t-il précisé.

Lothar Pauly, le président de T-Systems a toutefois indiqué à La Tribune que toutes les formes de mariage étaient possibles: soit avec une position majoritaire, soit de façon minoritaire. "L'important est le potentiel que l'on peut créer avec un partenaire" insiste-t-il. S'il refuse de se mettre sous pression, il estime toutefois qu'il y a aujourd'hui urgence pour T-Systems et cherche à trouver un accord dans l'année.

Le groupe allemand a annoncé également toute une série de cessions d'actifs, tout en précisant toutefois qu'il avait des idées sur les prix qu'il entendait bien en récupérer et ne veut pas se mettre du coup sous pression.

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