Reed Elsevier se désengage totalement de Harcourt

L'éditeur anglo-néerlandais Reed Elsevier a cédé pour 2,9 milliards d'euros les activités "édition scolaire" de l'américain Harcourt qu'il détenait encore. Comme beaucoup d'éditeurs concurrents, Reed Elsevier sort peu à peu du secteur scolaire pour se recentrer sur ses publications scientifiques et juridiques, des segments à plus forte croissance et plus rentables.

Les grandes manoeuvres dans l'édition scolaire se poursuivent: Houghton Mifflin, propriété de l'irlandais Riverdeep, a conclu l'acquisition de Harcourt, l'activité "édition scolaire" du groupe anglo-néerlandais Reed Elsevier. Le montant de la transaction est évalué à 4 milliards de dollars environ (2,9 milliards d'euros), dont 3,7 milliards de dollars en cash et 300 millions de dollars en actions ordinaires Houghton Mifflin Riverdeep Group Plc, la maison mère non cotée de Houghton Mifflin. L'acquisition devrait être close fin 2007 ou début 2008, à condition que les autorités de tutelle donnent leur feu vert.

En attendant, ce nouveau géant américain de l'édition de manuels scolaires et universitaires sera dirigé par Tony Lucki, directeur général de Houghton Mifflin et ancien directeur général de Harcourt Education. Harcourt publie des manuels et autres supports scolaires pour tous les âges, de la maternelle à l'université, et propose également des cours en ligne, matériels éducatifs et bases de données pour un public adulte, notamment sur la religion. "Ensemble, nous serons mieux positionnés pour répondre aux besoins en pleine mutation des enseignants et des étudiants sur une gamme très large de sujets, et dans de nombreux États et districts scolaires", a déclaré Tony Lucki, cité dans un communiqué.

Si l'opération est autorisée, trois géants se partageront alors le marché de l'édition scolaire: le britannique Pearson et les américains McGraw-Hill et Houghton Mifflin. Comme beaucoup d'éditeurs concurrents, Reed Elsevier sort peu à peu du secteur scolaire pour se recentrer sur ses publications scientifiques et juridiques, des segments à plus forte croissance et plus rentables car elles ont été adaptées aux supports informatiques plus rapidement que les manuels scolaires traditionnels.

Reed a déjà cédé en mai les actifs internationaux et les activités de tests de Harcourt à Pearson pour 950 millions de dollars. Le canadien Thomson, qui a engagé un processus de fusion avec le groupe Reuters, a lui aussi vendu ses activités scolaires à Apax Partners et au canadien Omers Capital Partners pour 7,75 milliards de dollars, cette année également. Pas plus tard que le mois dernier, l'éditeur néerlandais Wolters Kluwer a cédé à son tour sa division éducative au fonds de private equity Bridgepoint pour environ 1 milliard de dollars.

Reed Elsevier conservera une participation de 11,8% dans l'entité née de la fusion entre Houghton et Harcourt.
Le groupe anglo-néerlandais, qui s'attend à ce que le désengagement de sa branche scolaire augmente son bénéfice par action d'au moins 10% par an à changes constants, a déjà dit à plusieurs reprises qu'il comptait redistribuer le produit de la vente à ses actionnaires sous la forme d'un dividende exceptionnel. Hormis la plus-value, les analyses estiment que Reed Elsevier bénéficiera aussi d'être moins exposé désormais à des facteurs cycliques.

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