Devant le patronat britannique, Gordon Brown défend sa politique face aux turbulences

Le chef du gouvernement a assuré qu'il n'était pas question de prendre des mesures de court terme pour faire face aux turbulences sur les marchés financiers et s'est engagé à maintenir la discipline budgétaire pour contrer l'inflation, alors que les économistes craignent un ralentissement significatif de la croissance britannique dans les mois qui viennent.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a défendu ce lundi devant des grands patrons, réunis au sein de l'organisation CBI, Confederation of British Industry, sa politique économique et s'est montré résolu à en maintenir le cap, alors que le gouvernement se retrouve confronté à la fois aux turbulences financières et à une dégringolade de sa popularité.

Le chef du gouvernement a assuré qu'il n'était pas question de prendre des mesures de court terme pour faire face aux turbulences sur les marchés financiers et s'est engagé à maintenir la discipline budgétaire pour contrer l'inflation, alors que les économistes craignent un ralentissement significatif de la croissance britannique dans les mois qui viennent.

"Dans ces temps difficiles, nous avons pu maintenir un cap ferme et je vous assure que nous continuerons à prendre toutes les mesures pour garder notre stabilité chèrement acquise", a assuré le Premier ministre.
Gordon Brown a également affirmé que son gouvernement avait dû prendre des "décisions difficiles" concernant l'avenir de la banque Northern Rock et avait cherché à "protéger l'argent du contribuable", une préoccupation qui a présidé selon lui au choix du groupe Virgin comme probable repreneur de l'établissement bancaire.

Il a également défendu un projet de réforme fiscale vilipendé par la CBI, qui craint que l'instauration d'une taxe unique de 18% sur les plus values de capitaux ne décourage d'investir certains entrepreneurs antérieurement taxés à 10%, en affirmant que ce taux serait l'un des plus faibles des économies développées.

Le gouvernement a dû faire face à une vague de critiques de l'opposition ces dernières semaines sur sa gestion du sauvetage de Northern Rock et son coût potentiel pour les finances publiques, alors que la banque doit plus de 26 milliards de livres, soit 36 milliards d'euros, à la Banque d'Angleterre.

De plus, la réputation du ministre des Finances Alistair Darling, un proche de M. Brown, a été ternie la semaine dernière par la révélation que le fisc avait perdu des données informatiques confidentielles portant sur près de la moitié de la population.

Dans ce contexte, la popularité du parti travailliste, déjà en baisse depuis que Gordon Brown avait renoncé le mois dernier à convoquer des élections anticipées, ne cesse de dégringoler. Le Labour ne dispose plus que de 31% d'intentions de vote en sa faveur, contre 37% aux Conservateurs, selon un sondage paru samedi dans le Guardian.
Le Premier ministre s'est livré à ce plaidoyer d'une demi-heure en faveur de son action, à l'occasion de la conférence annuelle organisée lundi et mardi à Londres par la puissante CBI, le principal syndicat patronal du Royaume-Uni.

Une manifestation à laquelle il assistait pour la première fois en tant que Premier ministre, mais dont il est en fait un habitué puisqu'il y avait participé tous les ans depuis 1997 en tant que ministre des Finances de Tony Blair.
La CBI regroupe 240.000 entreprises de tous les secteurs de l'économie britannique, dont les quatre-cinquièmes des groupes du Footsie-100, l'indice vedette de la Bourse de Londres.

L'auditoire s'est contenté de quelques applaudissements polis à la fin du discours du Premier ministre, tandis que le directeur général de la CBI, Richard Lambert, a jugé la prestation assez réussie.

"Je pense qu'il s'est en plutôt bien tiré", a-t-il déclaré à l'AFP, saluant le fait le Premier ministre ait abordé des sujets de préoccupation majeurs pour les entreprises, comme le manque de qualification des travailleurs.
Mardi, ce sera au tour d'Alistair Darling d'intervenir, au deuxième jour de la conférence de la CBI, qui sera marqué également par un discours du chef des Conservateurs, David Cameron, qui ne devrait pas manquer de pourfendre à nouveau l'action du gouvernement.

Une PME britannique sur trois craint la crise du marché du crédit
Une PME britannique sur trois a déjà été affectée ou craindre de l'être par la crise du marché du crédit, ce qui pourrait peser sur la croissance du pays dans les mois qui viennent, selon une étude de l'institut de sondages GfK-NOP. "Dans l'ensemble, 35% (des PME) ont déjà enregistré ou s'attendent à subir" une dégradation de leurs conditions de financement, affirme cette étude publiée à l'occasion de la conférence annuelle du principal syndicat patronal du Royaume-Uni, la Confederation of British Industry (CBI), qui se tient lundi et mardi à Londres.
L'étude, réalisée auprès de 500 dirigeants d'entreprises petites ou moyennes, fait également ressortir que 19% des sociétés interrogées ont modifié leurs projets d'activité et d'investissement ou vont le faire en raison des tensions sur le marché du crédit. Parmi celles-ci, 34% vont réduire leur production ou leurs stocks, 29% vont diminuer leurs investissements en capital, et 26% vont réduire leurs effectifs ou renoncer à des embauches.
"La crise du crédit n'a pas asséché les sources de financement des PME, et la vaste majorité d'entre elles ne pense pas en être affectée. Cependant, une minorité en ressent les effets et a commencé à réduire la voilure", a commenté dans un communiqué Ian McCafferty, conseiller économique en chef auprès de la CBI.
"Cela aura incontestablement, par effet de ricochet, un impact sur l'investissement, l'emploi et le reste de l'économie, mais l'impact total sera probablement limité", a-t-il ajouté.

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