Pétrole : les prévisions de demande revues à la hausse

L'Agence Internationale de l'Energie (AIE) revoit à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour 2006 et 2007 en raison d'une consommation chinoise plus forte que prévu. La demande des pays de l'OCDE a reculé en 2006.

Dans son rapport mensuel publié ce mardi, l'Agence International de l'Energie (AIE) revoit en hausse de 111.000 barils par jour (bj) sa demande mondiale à 84,5 millions de barils par jour (mbj) pour 2006, et de 273.000 barils par jour à 86 mbj pour 2007.

L'agence, qui dépend de l'OCDE (Organisation de Coopération et de développement économique) et représente les principaux pays consommateurs, relève également ses prévisions de progression de la demande pour les pays hors OCDE à 3,6 % pour 2006 et 3,2 % pour 2007, contre 3,2 % pour 2006 et 3 % pour 2007 dans sa précédente estimation.

Pour la première fois depuis 1985, la demande pétrolière des pays de l'OCDE a enregistré un recul significatif en 2006, souligne aussi l'AIE, qui y voit principalement une réaction aux prix élevés de l'or noir, qui encourage la transition vers des énergies alternative. La Chine a poursuivi une transition rapide vers les générateurs d'énergie fonctionnant sans hydrocarbures, tandis que les Etats-Unis et l'Europe ont continué à poursuivre une transition vers le gaz naturel et dans une moindre mesure le charbon. Toutefois, ce passage à de nouvelles énergies est progressif et se fera surtout sentir en 2010, voire plus tard, pour Lawrence Eagles, principal analyste pétrolier de l'AIE.

Entre temps, "il est probable que la demande mondiale de pétrole va rebondir, tirée par celle des pays hors OCDE" , dont certains sont devenus des consommateurs nets de pétrole et non plus des exportateurs nets, à l'instar de la Chine, l'Inde, l'Indonésie ou le Vietnam, précise encore Lawrence Eagles. Ce rebond aura lieu peut-être dès l'an prochain mais plus probablement en 2009 ou 2010, selon lui. A noter aussi que la demande japonaise d'essence a diminué en 2006 pour la première fois depuis les années 70, les consommateurs préférant de plus en plus des véhicules économes en carburant.

Du côté de l'offre de pétrole, celle venant des pays hors OCDE est légèrement revue à la baisse de 70.000 bj à 50,5 mbj, principalement à cause des prévisions d'offre en provenance de Chine et des Amériques. En janvier, les baisses des quotas de production des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont continué à se faire ressentir: la production du cartel a baissé de 180.000 bj à 30,2 mbj (y compris Angola et Irak), et devrait continuer à baisser pendant les quelques mois à venir, note l'AIE.

Lundi, le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Claude Mandil, avait jugé pour sa part que les prix du pétrole, autour de 60 dollars le baril, étaient encore trop élevés. Il a estimé les marchés pétroliers bien approvisionnés et le niveau des stocks des pays consommateurs satisfaisants. Mais juge-t-il "il n'y a aucune raison de baisser la garde car il reste encore plusieurs semaines d'hiver et un risque d'escalade des tensions internationales". "Les stocks de l'OCDE sont encore à un niveau acceptable. Ils ont baissé plus vite que la normale mais c'est parce que les baisses de production de l'Opep sont entrées en vigueur", selon Claude Mandil.
Il estime enfin que toute suggestion de nouvelles baisses de production de l'Opep n'était "absolument pas bienvenue".

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