Romans : une sélection pour cet été

Sur la plage, les pavés. Pour ne pas bronzer idiot, quelques livres retiennent l'attention du vacancier. Un choix subjectif, forcément subjectif.

- Gentil nounours
Longtemps, en Europe, le roi des animaux n'était pas le lion, mais l'ours. C'est l'Eglise qui entraîna sa perte afin de lutter contre les nombreuses croyances maléfiques liées à l'ursidé. Ne restent plus queles peluches. Une savoureuse épopée animalière, racontée avec tendresse.

"L'ours" par Michel Pastoureau, Le Seuil, 420 pages, 23 euros.

- Papy chez les Papous
Quand un British vêtu de tweed s'égare dans la jungle de la Papouasie pour se refaire une santé grâce à une curieuse émission de téléréalité où tout se termine, non par des chansons, mais par une partie de cricket. Entre satire et délire.

"Pour le meilleur et pour l'empire" par James Hawes, traduit par O.Deparis, L'Olivier, 365 pages, 19 euros. Le Guépard en V.O.
Tout le monde a vu le film version Visconti, peu ont lu le livre, version originale écrite par un prince sicilien au style flamboyant. Une réédition à laquelle ont été ajoutées quelques informations complémentaires - ce livre a été refusé par nombre d'éditeurs - montre combien cette "Histoire sans nom", son titre initial, est un monument de la littérature italienne.

"Le Guépard" de Tomasi di Lampedusa, traduit par JP Manganaro, Le Seuil, 396 pages, 22 euros.

Agents doubles
Un caporal de la Wehrmacht travaillant pour la Gestapo tombe amoureux d'une parisienne qui résistante, s'apprête à commettre un attentat. Son destin bascule, son romantisme aussi. Dans un monde en plein bouleversement, doit on être fidèle à sa vie ou à sa patrie ? La réponse, à la lecture de l'intrigue, n'est pas forcément évidente.

"Avril à Paris" par Michael Wallner, Robert Laffont, 232 pages, 18 euros. Vies rêvées
Un écrivain délire sur ses possibles vies dans différentes époques dans divers pays en une douzaine de pseudos autobiographies imaginaires. On passe du tragique au comique, de la déraison à la dérision, le tout rédigé avec une plume particulièrement élégante.

"Nous, les moins que rien, fils aînés de personne", par Jacques Roubaud, Fayard, 330 pages, 20 euros.

La quarantaine rougissante
Une épouse presque modèle se voit proposer via des lettres anonymes d'assouvir des fantasmes amoureux. Qu'est-ce qui est réel, qu'est-ce qui ne l'est pas? Petit à petit, la vie tranquille d'une famille de la middle-class américaine se fracture, dans une sorte de poker menteur entre mari, amant, fils et amie. Une chronique aigre-douce.

"A moi pour toujours" de Laura Kasischke, traduit par A.Wicke, Christian Bourgois, 406 pages, 25 euros.

Homo modernus
Non, l'homme (ou la femme) de Neandertal n'a rien de la brute épaisse que l'on décrit si souvent. On peut, peut être même le rencontrer au coin d'une rue, tant cet hominidé est humain. Un ouvrage qui se lit comme un roman car très bien écrit avec des mots de tous les jours par une scientifique pourtant "pointue", qui démystifie la perception que nous avons de notre pas si lointain cousin.

"Un néandertalien dans le métro" par Claudine Cohen, Le Seuil, 158 pages, 19 euros.

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