Développer le "low-cost", une priorité pour le pouvoir d'achat

Le rapport remis aujourd'hui au gouvernement par Charles Beigbeder formule des propositions concrètes pour stimuler le développement en France des activités "low-cost", depuis l'implantation des "hard-discount" alimentaires jusqu'à l'attribution aux compagnies "low-cost" de créneaux dans les aéroports, en passant par la vente en grandes surfaces des médicaments sans ordonnance.

Développer la fourniture de produits et de services à bas prix - toutes ces activités connues sous le terme générique de "low-cost" -, c'est ce que propose un rapport qui sera remis aujourd'hui à Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la Consommation, par Charles Beigbeder, PDG de Poweo. Avec à la clé des recommandations de modifications réglementaires concernant aussi bien le transport aérien que la téléphonie mobile ou l'ouverture des magasins le dimanche.

Le problème de l'amélioration du pouvoir d'achat, au coeur de l'action du gouvernement qui examine aujourd'hui un projet de loi sur la question, peut être pris par deux bouts: en recherchant une augmentation des revenus disponibles des ménages (par le biais des heures supplémentaires détaxées ou du rachat des journées de RTT, par exemple) ou à l'inverse en faisant baisser le prix des achats payés par les consommateurs.

C'est dans cette deuxième optique que s'inscrit le rapport présenté aujourd'hui par le patron du fournisseur d'électricité Poweo. Charles Beigbeder s'est penché sur toutes les formes du commerce et des services "low-cost". Avec une conclusion générale: "la France est très en retard par rapport à ses voisins européens, affirme-t-il dans une interview publiée ce matin dans Le Parisien. Les vols à bas prix ne représentent que 12% du trafic, c'est trois fois moins qu'en Grande-Bretagne, et le hard-discount alimentaire est trois fois moins développé qu'en Belgique".

Selon lui, il y aurait tout à gagner à développer les activités low-cost dans tous les secteurs, d'autant qu'il réfute les images négatives qu'y s'y attachent parfois. "Le "low-cost" n'est pas synonyme de mauvaise qualité ou d'enfreintes aux règles de sécurité", souligne-t-il dans son interview, "c'est grâce à une offre simplifiée et des coûts réduits qu'ils parviennent à baisser les prix".

Le problème soulevé par le rapport Beigbeder, c'est que le "low-cost" se heurte en France "à une myriade de réglementations inadaptées, aux monopoles et à l'absence d'une réelle concurrence". Autrement dit: les innombrables lobbys en place font tout ce qu'ils peuvent pour freiner l'apparition et le développement de nouveaux concurrents atypiques.

Le rapport formule donc différentes propositions concrètes. Dans la distribution, il souhaite l'ouverture des magasins de meubles et de bricolage le dimanche. Le développement des enseignes de "hard-discount" alimentaire serait stimulé par la suppression de l'autorisation des commissions départementales d'équipement commercial pour les surfaces comprises entre 300m2 (seuil actuel) et 1.000 m2 (nouveau seuil suggéré).

Dans la téléphonie, le rapport souhaite l'apparition d'un quatrième opérateur mobile pour relancer la concurrence entre les trois acteurs existants. De même, les opérateurs virtuels (MVNO), dont l'activité en France est marginale, devraient être stimulés.

Dans le domaine des médicaments sans ordonnance, leur vente pourrait être autorisée en dehors des pharmacies, dans les grandes surfaces par exemple, à condition qu'un pharmacien diplômé soit présent. Enfin, dans le secteur emblématique du transport aérien, le rapport propose une modification de l'attribution des créneaux horaires pour les vols dans les aéroports, afin de faciliter l'implantation des nouvelles compagnies.

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