Crise du "subprime" : l'agence Moody's confiante dans les banques françaises

Selon une étude de l'agence de notation Moody's, les banques françaises devront sans doute revoir à la hausse dans les prochains trimestres leurs dépréciations et provisions. Toutefois elles semblent bien armées pour faire face à la crise du subprime. Par ailleurs, les banques françaises se mobilisent pour participer au lancement d'un fonds de sauvetage.

Dans une étude publiée ce vendredi, l'agence de notation Moody's apaise un peu le climat qui s'est abattu sur les banques depuis la crise du subprime de cet été. Alors que Goldman Sachs a, au début de la semaine, tiré la sonnette d'alarme pour un certain nombre d'établissements financiers de l'Hexagone, Moody's juge que les pertes éventuelles des banques françaises liées aux retombées de la crise du subprime "demeurent dans des limites raisonnables".

"En outre, compte tenu de leur niveau de capitalisation relativement élevé, aucun des grands groupes bancaires français ne rencontre actuellement de réel problème de solvabilité, même soumis aux stress-tests de Moody's les plus extrêmes", souligne-t-elle.

L'auteur de l'étude, Stéphane Le Priol, relève en outre que les banques hexagonales ont, "à plusieurs reprises dans le passé, bénéficié d'un soutien systémique", ajoutant que les autorités financières "accorderaient probablement leur soutien" aux grands groupes "si cela s'avérait nécessaire".

Pour l'agence, leur modèle, "qui repose sur une diversification extrême et sur la banque universelle, a prouvé son efficacité en procurant aux banques un coussin de sécurité dans le contexte de crise", les activités de banque de détail et les services financiers spécialisés ayant compensé, au troisième trimestre, la dégradation des performances des pôles banque de financement et d'investissement et gestion d'actifs.

Moody's juge néanmoins que la crise pèsera sur leur rentabilité, qui pourrait mettre du temps pour recouvrer ses niveaux record de 2006 et du premier semestre 2007, et que "les annonces de dépréciations et de provisions seront probablement revues à la hausse au cours des prochains trimestres". "En revanche, les banques de l'Hexagone sont mieux armées pour affronter un retournement de cycle qu'elles ne l'étaient lors des crises précédentes", écrit Stéphane Le Priol, qui conclut que la crise pourrait même avoir à terme "certaines retombées positives".

Selon lui, en effet, "une réappréciation globale du risque de crédit pourrait marquer la fin tant attendue de la réduction continue et intenable des marges de crédit en France, tant pour les prêts aux particuliers qu'aux entreprises."

Reste que la place de Paris est mobilisée pour prévenir un risque majeur. Une discussion est engagée entre les banques, les gestionnaires d'actifs, le Trésor, l'Autorité des marchés financiers (AMF), sur la création d'un "superfonds" à savoir un véhicule destiné à racheter les actifs sous-jacents des Sicav et des fonds affectés par la crise.

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