Les craintes sur les banques attisent l'inquiétude boursière

La déroute boursière et financière de la banque britannique Northern Rock montre à quel point la crise sur le marché du crédit risque d'avoir des effets boule de neige.

Ce lundi vient confirmer les inquiétudes nées vendredi à propos du secteur financier. La déroute boursière et financière de la banque britannique Northern Rock, privée de liquidités et aidée de justesse par la Banque d'Angleterre vendredi, est venue illustrer à quel point la crise sur le marché du crédit risquait d'avoir des effets boule de neige.

La forte baisse des marchés à la Bourse de Paris comme à celle de Londres où les valeurs bancaires sont attaquées souligne le phénomène. Tout comme les baisses des recommandations des grandes banques sur le secteur financier (Citigroup et Credit Suisse ont ainsi revu à la baisse ce lundi nombre de prévisions de résultats de banques en Europe).

Déjà cet été, quand a éclaté la crise du subprime, ces prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis, on a découvert qu'elle n'affectait pas que les grands spécialistes des emprunts hypothécaires. Les titres à risque, donc à haut rendement, adossés à ces prêts subprime ont en effet été placés dans des véhicules boursiers du compartiment de la titrisation achetés par des hedge funds, des spécialistes de la gestion alternative mais aussi par de nombreuses banques sur la planète, notamment en Allemagne, qui tentaient ainsi de doper les rendements de leurs produits financiers.

On a vu du coup des banques comme IKB ou SachsenLB outre-Rhin devoir être sauvées en urgence par leurs consoeurs mais aussi par la banque publique allemand Kfw (équivalent de la Caisse des dépôts et consignations française).

En France, rien de tel mais BNP Paribas a tout de même choisi de fermer provisoirement trois fonds investis en partie dans ce type de produit - qui ont toutefois rouvert au bout de quelques semaines avec une très faible perte - alors qu'Oddo a dû faire de même mais sans les rouvrir tandis qu'Axa a volé au secours d'un de ses véhicules financiers.

Aujourd'hui, le soupçon plane sur toutes les banques, aux Etats-Unis bien sûr (on attend cette semaine les résultats des grandes banques d'affaires américaines qui ont presque toutes dû licencier cet été dans leur secteur hypothécaire) mais aussi en Europe. Au point que les banques centrales nationales tentent de rassurer. Après celle d'Italie, c'est au tour de la banque centrale espagnole, ce lundi, d'affirmer que tout va bien pour les établissements financiers hispaniques. A l'inverse de ce qu'affirmait le patron de la Northern Rock.

La Banque centrale des Pays-Bas (DNB) met, elle, les pieds dans le plat. Elle estime ce lundi que la crise mondiale du crédit pourrait contraindre les banques à réintégrer dans leurs bilans jusqu'à 1.200 milliards d'euros de dettes si les véhicules financiers émetteurs de ces titres se montraient incapables de les refinancer.

La presse néerlandaise a rapporté des propos du président de la DNB, Nout Wellink, qui siège au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), selon lesquels la crise pourrait coûter jusqu'à 1.200 milliards d'euros. Mais un porte-parole de la banque centrale a expliqué lundi que ses paroles avaient été mal interprétées.

En France, toutes les grandes banques, BNP Paribas, Société Générale, Caisse d'Epargne multiplient communiqués et déclarations pour souligner qu'elles sont peu exposées à la crise et que cette dernière n'aura qu'un impact limité sur leurs résultats financiers. Et pourtant, leurs actions restent malmenées à la Bourse de Paris, notamment ce lundi.

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