L'exubérance de ces derniers mois en Allemagne est terminée. En tout cas pour l'instant. L'indice mesurant le moral des entrepreneurs, que l'on espérait en hausse, a, en fait, accusé une baisse en janvier. Il ne s'affiche qu'à 107,9, après une mesure à 108 en décembre. La majorité des économistes attendaient une progression à plus de 109 et même un record.

Si cela avait été le cas, le niveau aurait été le plus haut enregistré depuis la réunification des deux Allemagnes, en 1991.

Las! Les économistes avaient un peu oublié un élément essentiel: la hausse, au 1er janvier de cette année, du taux de la TVA, porté de 16 à 19%. De quoi plomber le moral des ménages, qui devront payer plus pour leurs achats. Et ce malaise ne peut que se refléter sur celui des entreprises, dépendantes en partie de la demande interne. Un malaise d'ailleurs évident si l'on observe les données rendues publiques ce matin par l'institut de recherche privé GfK. La confiance des consommateurs a carrément dérapé, en passant de 9,2 en décembre dernier (chiffre cependant révisé à 8,5) à seulement 4,8 en janvier, son plus bas niveau depuis un an...

Cela dit, relève Sylvain Broyer, économiste spécialiste de l'Allemagne chez Ixis, "les ménages allemands ne sont pas pessimistes. Leur forte volonté d'acheter avant la hausse de la TVA s'est simplement envolée". Et, selon cet expert, un phénomène est à remarquer: c'est la première fois, depuis quatre ans, que les attentes des consommateurs allemands se situent au-dessus de celles des entrepreneurs. Signe, aussi, que les salariés s'attendent après plusieurs années de vaches maigres, à des hausses de salaires.