On savait depuis le 24 janvier dernier que l'italien Intesa Sanpaolo et le français Crédit Agricole allaient divorcer dans la gestion d'actifs. Les deux établissements ont précisé aujourd'hui les modalités liées à la dissolution de leur union, qui avait été scellée en décembre 2005 et qui ne sera plus qu'un souvenir "à la fin de l'année".

Acquis par la banque verte en décembre 2005 pour 816 millions d'euros auprès de Banca Intesa, les 65% de son gestionnaire d'actifs Nextra changeront de nouveau d'actionnaire, au terme de l'exercice d'une option détenue par chacune des parties. Intesa Sanpaolo va racheter les 65% pour un montant "d'environ 800 millions d'euros" correspondant au montant au moment de l'acquisition, auxquels ont été apportés quelques modifications dans l'intervalle: la vente à Crédit Agricole des fonds d'investissement dédiés au réseau de Cariparma (réseau de banque de détail acheté par la banque verte à Intesa) et des fonds immobiliers, les dividendes perçus par le Crédit Agricole pendant la période qui sont défalqués du prix et le coût des capitaux propres accumulés qui sont rajoutés.

Cette cession met un terme définitif au projet de créer l'un des cinq plus grands gestionnaires d'actifs européens. En réunissant un peu plus de 400 milliards d'euros sous gestion de Crédit Agricole Asset Management et un peu moins de 100 milliards gérés par Nextra, la nouvelle structure aurait permis de construire un géant dans un métier où l'effet taille est important. Au moment des discussions entre Banca Intesa et Sanpaolo, la question s'était posée de rapprocher le véhicule nouvellement créé, d'Eurizon filiale de gestion d'actifs de San Paolo qui devait être coté dans le courant 2007. Pourtant, dès novembre dernier, les premières rumeurs sur la difficulté à réaliser l'opération étaient apparues. Le sujet avait été clos fin décembre lorsque les autorités de la concurrence italienne avaient imposé que Nextra reprenne ses couleurs italiennes.