Selon UFC-Que Choisir, les opérateurs mobiles verrouillent toujours le marché

Après avoir obtenu la condamnation d'Orange, SFR et Bouygues Télécom par le Conseil de la concurrence, l'association UFC-Que Choisir réclame ce mardi de nouvelles mesures pour empêcher les trois grands opérateurs de téléphonie mobile de "verrouiller le marché".

Déjà condamnés à une amende record (534 millions d'euros) pour entente illicite, Orange, SFR et Bouygues Télécom restent dans le viseur des associations de consommateurs. Dans un rapport publié ce mardi, UFC-Que Choisir estime ainsi que les trois grands opérateurs de téléphonie mobile "verrouillent le marché" et appelle l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) à prendre "les mesures qui s'imposent pour restaurer une concurrence durable, pleine et entière".

"Globalement, l'évolution des prix reste très défavorable aux consommateurs", explique UFC-Que Choisir. "La baisse depuis 2000 du prix (en baisse de 21 à 28% selon les méthodes) est largement inférieure à celle constatée dans beaucoup d'autres pays européens (-57% sur le marché britannique entre 2001 et 2005 par exemple)". Des baisses de tarifs insuffisantes pour l'association de consommateurs, compte tenu des importantes économies d'échelles générées par un quasi-triplement du marché. "Cela explique d'ailleurs la forte augmentation et le maintien ensuite de la rentabilité anormalement élevée des opérateurs", poursuit le rapport.

Dans la première édition de l'Observatoire économique de la téléphonie mobile, l'Association Française des Opérateurs Mobiles (AFOM) estime au contraire que "le consommateur français bénéficie d'offres plus avantageuses que le consommateur anglais, espagnol ou italien, et beaucoup plus encore que le consommateur allemand." Cette étude, confiée aux instituts d'études IDATE et Coe-Rexecode et publiée fin mars, insiste également sur la stabilité du budget des ménages (1,2% du revenu) consacré à la téléphonie mobile, "alors qu'on assiste à une forte croissance des usages voix et SMS."

Par ailleurs, UFC-Que Choisir met en avant "les prix élevés des minutes de communications que les opérateurs facturent aux opérateurs virtuels de téléphonie mobile (MVNO)", pour qui "il est donc difficile de réaliser une véritable percée sur le marché, qui bénéficierait aux consommateurs par une baisse des prix et une plus grande diversité des offres." Fin mars, les opérateurs virtuels comptaient plus de 1.700.00 clients (contre 40.000 clients en juin 2005) soit 3,42% du marché.

"La part de la population qui utilise un mobile en France est largement en dessous de la moyenne européenne," poursuit le rapport d'analyse de l'association de consommateurs. "Des consommateurs sont dans l'incapacité, encore aujourd'hui, de trouver une offre, en termes de prix et de service, adaptée à leurs besoins. Cela est vrai pour les SMS où l'on observe une faiblesse de l'offre commerciale et des prix encore élevés. Depuis 2000 aussi, le marché du prépayé est manifestement sacrifié (des offres alignées et peu avantageuses et augmentation du prix affiché entre 2003 et 2007)".

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