Au lendemain de l'arrivée de Christian Streiff à la tête du groupe automobile, PSA publie des résultats catastrophiques, en chute libre. En effet, le bénéfice net du groupe s'effondre de 82,8%, à 176 millions d'euros contre 1,03 milliard d'euros sur l'exercice précédent. Un pool d'analystes interrogé par l'agence Reuters anticipait en moyenne un résultat net de 507 millions d'euros.

La marge opérationnelle du groupe chute de son côté de plus de 42% (42,3%) et passe de 1,94 milliard d'euros en 2005 à 1,2 milliard d'euros en 2006. Elle ne représente désormais plus que 2% du chiffre d'affaires, contre 3,4% l'année dernière.

La marge opérationnelle automobile chute de son côté de 71%, passant de 916 millions d'euros à 267, soit 0,6% du chiffre d'affaires auto, contre 2% précédemment. Les analystes escomptaient une marge opérationnelle de 997 millions d'euros, soit 1,7% du chiffre d'affaires.

Le constructeur automobile, qui a lancé quatre avertissements sur résultats en cinq trimestres, estime néanmoins que le lancement de nouveaux modèles ainsi que la montée en puissance des modèles lancés en 2006 devraient lui permettre de "retrouver la croissance de ses volumes en Europe".

Les performances annoncées ce matin soulignent l'ampleur de la tâche qui attend Christian Streiff, devenu hier le président du groupe. Intervenant dans le cadre d'une conférence téléphonique, celui-ci a affirmé que PSA devait simplifier son organisation pour accélérer le lancement de nouveaux produits. Selon lui, le constructeur doit faire un effort considérable en matière de qualité tout en s'attachant à réduire ses coûts, trop élevés.

"La qualité, c'est pour moi le chantier de la décennie", a-t-il souligné. "La direction qui s'installe va avoir l'obsession de la productivité et du résultat à tous les échelons, il faut réduire drastiquement les coûts et les délais des nouveaux lancements", a-t-il ajouté.

Christian Streiff s'est déjà mis à l'oeuvre: il a annoncé dès hier une réorganisation de la direction du groupe avec un élargissement du directoire. Et ce mercredi, il a annoncé un plan d'actions baptisé "Cap 2010" centré sur "la qualité, les coûts, le produit, l'international", selon un communiqué du groupe automobile français.

Il prône "une mobilisation générale interne" autour de ce plan."Dix équipes transversales sont chargées de préparer d'ici mai 2007 des projets précis" sur ces quatre priorités opérationnelles, détaille PSA. Un "projet d'entreprise" sera présenté en septembre sur cette base. Ce concept d'équipes "transverses" avait déjà été lancé par Carlos Ghosn chez Renault - Nissan.

A la Bourse de Paris, les investisseurs ont manifesté en tout cas leur confiance dans le nouveau PDG. En dépit des chiffres catastrophiques annoncés ce matin, le titre s'est envolé de quelque 5%, montant jusqu'à 54,85 euros peu après l'ouverture du marché. A mi-séance, toutefois, il s'inscrit en léger recul, à 51,95 euros.