Le géant américain de l'aluminium Alcoa jette l'éponge. Il a annoncé jeudi soir après la clôture de la Bourse de New York qu'il retirait son offre de rachat de son rival canadien Alcan, à la suite de la contre-offre nettement supérieure déposée par le groupe anglo-australien Rio Tinto, qui a désormais le champ libre.

"L'offre de Rio Tinto sur Alcan vient renforcer notre conviction que l'industrie de l'aluminium prend actuellement de la valeur et qu'elle a devant elle un avenir radieux", écrit Alcoa dans son communiqué. "Mais à ce prix, nous avons d'autres options tout aussi intéressantes pour pouvoir apporter de la valeur supplémentaire à nos actionnaires", poursuit le groupe.

Alcoa a donc choisi de ne pas surenchérir sur l'offre déposée par Rio Tinto. Le groupe anglo-australien a lancé jeudi la plus grosse OPA de l'histoire du secteur, proposant d'acquérir Alcan pour 38,1 milliards de dollars là où Alcoa proposait 28,8 milliards de dollars (et 33 milliards dette comprise).

L'offre de Rio Tinto présente le double avantage d'être à 100% en numéraire --là où Alcan proposait une offre mixte avec une partie en actions, ce qui est moins attractif-- et d'être supérieure de 33% en valeur à celle d'Alcan. Il s'agit aussi d'une offre amicale que la direction d'Alcan a approuvée et recommande à ses actionnaires, contrairement à celle d'Alcoa. Ce dernier avait dû lancer une offre hostile au printemps après des discussions infructueuses avec son concurrent canadien, qui a cherché depuis à éviter à tout prix de tomber dans l'escarcelle du groupe américain. L'offre d'Alcoa devait expirer le 10 août.

A la Bourse de New York, l'action Alcoa prenait 1,57% à 46 dollars et celle d'Alcan cédait 0,11% à 98,34 dollars après cette annonce, lors des échanges électroniques suivant la clôture de la séance.