La comète Sylvie Guillem au TCE

Le chorégraphe et danseur britannique Russell Maliphant et la star Sylvie Guillem sont de retour à Paris. Un programme envoûtant avec quatre courtes pièces chorégraphiques.

Elle est encore sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées jusqu'à ce dimanche 7 janvier. Peu de temps et peu de places - mais tout reste possible - pour s'ébaudir devant le spectacle que donne la grande Sylvie Guillem en compagnie du chorégraphe et danseur britannique Russell Maliphant. Sous l'intitulé "Push", ce sont quatre courtes pièces toutes chorégraphiées par Maliphant. La plus longue (celle qui donne le titre à l'ensemble) ne dépasse guère la demi-heure.

Ce qui étonne dans ce programme, c'est l'énorme légèreté, l'état de quasi apesanteur des corps en mouvement. Comme si tout cela n'était que facilité, évidence. Et pourtant les équilibres restent en permanence instables et les risques nombreux. Sylvie Guillem n'a rien oublié de sa technique classique.

N'oublions pas qu'à 19 ans, en 1984, elle est nommée première danseuse dans le corps de Ballet de l'Opéra de Paris un 24 décembre et cinq jour plus tard (le 29 décembre), Rudolf Noureev alors directeur de la danse à l'Opéra, l'élève au rang d'étoile alors que la jeune Sylvie venait de mettre le feu au Palais Garnier dans son interprétation du double rôle Odette/Odile du "Lac des Cygnes" (à lire dans le superbe livre "Invitation" consacré à la danseuse, aux éditions Cercle d'Art-Oberon Bodes). Mais là, elle poursuit son chemin dans le contemporain jusqu'à retrouver des accents du hip hop.

Dans "Solo", première des quatre pièces, Sylvie Guillem n'illustre pas la partition musicale dominée par une guitare flamenca, des sons de palmas et de zapateados. Elle en donne la version cachée, pleine de grâce, de bras ondulants. Moins de 10 minutes traversées par des accélérations magnifiques.

Dans "Shift", c'est Russell Maliphant qui, en solo sur une musique où dominent les instruments à cordes, fait état de sa force tranquille. Un jeu de lumière le multiplie sur le fond de scène et cet ensemble provoque un trouble réjouissant. Notre étoile/comète Guillem revient toujours en solo sur "Two" qu'elle montra en 2004 en ce même TCE. Une pièce envoûtante, tournoyante, bordée par un cube de lumière... la magie Guillem.

Le final "Push" est un véritable corps à corps entre les deux complices. Tout semble pensé pour que Maliphant empêche Guillem de retrouver pas le sol. Une danse de haut vol. Et si simple à la fois, en apparence.


Renseignements pratiques
"Push" au Théâtre des Champs-Elysées à Paris jusqu'au 7 janvier. Tél. : 01 49 52 50 50

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