Trois syndicats critiquent l'initiative de Fillon sur les 35 heures

La CGT, FO et Sud ont dénoncé vendredi "l'hypocrisie" du gouvernement qui veut remettre en cause la durée légale du travail sans le dire clairement. Les syndicats s'inquiètent d'une "régression sociale majeure".

Trois syndicats, la CGT, FO et Sud, se sont élevés vendredi contre l'initiative du Premier ministre sur les 35 heures Dans un document d'orientation aux organisations patronales et syndicales rendu public jeudi, François Fillon leur demande de se prononcer sur ce qui, en matière de durée du travail, doit être fixé par la loi, par accord collectif ou par accord individuel.

"Il y a une volonté sans le dire et un peu hypocrite de vouloir remettre en cause la durée légale en tant que telle et ce n'est pas acceptable", a réagi sur France Inter le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly. "Nous ne pouvons pas accepter que la durée du travail puisse être différente d'une entreprise à une autre, voire d'un salarié à un autre", a-t-il ajouté. Pour le syndicaliste, le Premier ministre "sait très bien que sur ces questions-là la négociation ne peut fonctionner. Donc d'une certaine manière on fait semblant de nous consulter et après on passe en force".

Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT a dénoncé dans Libération "la reprise quasi in extenso de la revendication du Medef" par le gouvernement. "La remise en cause de la notion de durée légale du travail commune à l'ensemble des salariés serait sans doute une régression de plus d'un siècle" a souligné sur France Inter Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral CGT. "Dans une même localité, vous verrez les directions d'un supermarché qui négocieront une durée légale pour leurs salariés et tel autre qui négociera autre chose. Forcément, le patronat mettra en concurrence les salariés pour obtenir le maximum de concessions sur la durée du travail et cela deviendra vite intenable".

Dans un communiqué, l'Union syndicale Solidaires (syndicats Sud) s'est également insurgée, dénonçant un gouvernement "au service du Medef". "C'est une régression sociale majeure qui se prépare. Le gouvernement ne reculera que contraint et forcé", a estimé Sud, invitant à "créer rapidement les conditions d'un mouvement d'ensemble des salariés du privé et du public".

Le PS a accusé vendredi le gouvernement de chercher à "abolir la durée légale du travail" par le biais d'"accords négociés entreprise par entreprise".

Le gouvernement donne aux partenaires sociaux jusqu'au 31 mars pour négocier sur le sujet, sans quoi il légifèrera.

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