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L'art de la rue entre dans les appartements. Plutôt grands, vu les formats des graffitis désormais mis sur toile. Les prix restent (encore) abordables.

Longtemps réservés aux murs, palissades, wagons de métro et autres semi-remorques, les graffitis rentrent dans le rang, récupérés par le marché: en galeries - depuis des années - ou en salle des ventes - depuis peu - on trouve du "street art" désormais présenté sur toile aux armatures bien tendues. Le travail, à l'aide de bombes aérosols et de peinture acrylique reste identique, avec des formats imposants, mais l'expression devient plus figée, plus répétitive, plus conformiste.

Quelques signatures dominent cette forme artistique que certains considèrent comme "récupérée", puisqu'elle ne dispose plus de son environnement naturel, d'autant que les artistes, qui travaillent habituellement dans la rue sous la contrainte d'être repérés, ont dans un atelier tout leur temps, et donc peuvent corriger à leur guise leurs éventuelles erreurs d'interprétation.

Parmi les artistes français qui exposent et qui font l'objet de ventes aux enchères, on peut citer Jérôme Mesnager, connu par ses "bonhommes" blancs, EZP qui délimite ses dessins par des ombres plus ou moins inquiétantes, Monsieur Chat et son animal partout sur les murs parisiens, Mosko & associés et ses pochoirs sur palissade, Speedy Graphito et son graphisme très dense, Jef Aerosol et ses pochoirs de personnages connus, Teurk et ses couleurs délavées ou Space Invader qui créée des mosaïques étranges, inspirées de jeux vidéo. La maison de vente Artcurial, qui présente souvent des vacations consacrées à l'art contemporain, se devait de proposer de telles oeuvres: elle met, dans la matinée du 6 juin, aux enchères des toiles des artistes déjà baptisés "old school", première génération de graffeurs de la côte Est, tels Crash, Daze, Futura 2000, Jonone, Koor, T-Kid ou Mac Crew.

Tant pour les artistes tricolores qu'américains, le marché est encore balbutiant et les prix pas encore élevés: entre 1.000 et 5.000 euros. Des étiquettes qui pourraient s'envoler dans les prochaines années, puisque d'une part tous les prix ne cessent de grimper, et d'autre part ce mouvement sera présent dans les musées des années futures.


6 juin, 11h30, Artcurial, Rond Point des Champs-Elysées, Paris 8, renseignements: www.artcurial..com

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