Deutsche Bahn et le syndicat GDL vont chercher ce mardi une issue au conflit

Les directions de Deutsche Bahn et du syndicat des conducteurs de trains GDL, à l'origine de la plus importante grève dans l'histoire des chemins de fer en Allemagne, vont se parler à nouveau ce mardi. Une nouvelle offre d'accord collectif par la compagnie ferroviaire demeure la condition posée par le syndicat pour reprendre des négociations.

Deutsche Bahn et le syndicat GDL, majoritaire chez les conducteurs de trains, vont tenir ce mardi une rencontre au sommet, laissant espérer l'amorce d'une sortie de crise dans le conflit social interminable qui les oppose. "Il s'agit de discuter, pas de reprendre des négociations", a prévenu ce lundi le président de GDL, Manfred Schell, devant la presse étrangère à Berlin. Il attend sans trop se faire d'illusions la présentation par la Bahn d'une nouvelle offre d'accord collectif, assorti d'une forte hausse des salaires des conducteurs.

Même si Schell garde toute sa détermination pour obtenir des avancées sociales importantes pour ses troupes, il se dit néanmoins "certain" de ne pas laisser durer le conflit jusqu'à Noël. La Deutsche Bahn, dirigée par Hartmut Mehdorn, est sous pression, ayant supporté déjà la plus longue grève de son histoire. De nouveaux arrêts de travail peuvent reprendre selon le syndicaliste, faute d'obtenir de plus amples avancées sociales. "Il va se passer quelque chose, sinon les Allemands vont se demander qui est fou ? Schell ou Mehdorn ?", a déclaré le syndicaliste, très en verve devant la presse.

Si la Bahn fait un pas suffisant vers le syndicat, celui-ci est prêt à négocier une nouvelle proposition d'accord dès mercredi. La dernière offre de Deutsche Bahn prévoyait certes une revalorisation de 10% des salaires des 20.000 conducteurs de train - sur 180.000 salariés dans le groupe, sans compter la branche logistique - mais en monétisant des heures supplémentaires à ce jour inscrites sur des comptes d'épargne-temps. Le syndicat réclamait au départ une hausse des salaires nets de 31% sans prendre en compte les heures supplémentaires, mais estime aujourd'hui qu'une revalorisation de 15 ou 16% "serait un bon résultat", selon son chef.

Rien ne permet de dire que la Bahn va céder sur l'autre point central revendiqué par GDL, à savoir une convention collective séparée pour mieux tenir compte des spécificités du métier de conducteur. GDL n'est pas prêt à se contenter de dispositions spéciales au sein de l'accord unique pour le groupe, négocié avec les autres syndicats, Transnet et GBDA, comme le lui propose Deutsche Bahn.

La situation risque de se compliquer encore, car Transnet a indiqué hier qu'il souhaiterait prendre part aux négociations entre GDL et la Bahn. Ce syndicat fait valoir une clause du contrat prévoyant une hausse de 4,5% des salaires, tel que signé entre la direction de la compagnie et les syndicats cet été. Il est prévu qu'un accord plus avantageux signé avec un autre syndicat conduit à rompre la trêve sociale. Transnet n'exclut pas de déclencher à son tour des grèves si les conditions de la clause étaient réunies.

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