Bosch veut diminuer sa dépendance à l'automobile

Le leader mondial de l'équipement auto cherche un quatrième pilier de développement. En ligne de mire notamment l'énergie renouvelable où il voit un fort potentiel et un complément à ses activités existantes. Pour 2007, il vise une hausse de 5% des ventes hors effets de change.

Franz Fehrenbach, le sixième patron de Bosch depuis la fondation du groupe il y a 131 ans, veut rendre le groupe allemand moins dépendant de l'équipement automobile. S'il prône régulièrement, depuis qu'il a pris les commandes du groupe il y a plus de trois ans, l'importance du développement des autres activités, les résultats du dernier exercice prouve qu'il n'a pas encore réussi à remodeler Bosch autant qu'il le souhaite.

62% du chiffre d'affaires qui a atteint 43,7 milliards sur le dernier exercice, sont toujours imputables à l'automobile, 13% seulement à la division Techniques industrielles, 25% au secteur Biens de consommation et techniques du bâtiment alors qu'il aurait promis il y a quelque temps aux analystes de réduire de moitié la part de l'équipement auto dans ses ventes totales d'ici à 2015.

"Nous sommes en phase avec notre stratégie à long terme, tant pour notre forte orientation internationale que pour notre assise sectorielle", s'est-il certes défendu en détaillant le détail du bilan mercredi. Mais de préciser que la forte appréciation de l'euro risquait d'entraîner une croissance plus faible que l'année précédente.

Hors effets de parité, la hausse du chiffre d'affaires devrait toutefois avoisiner au moins 5 % grâce notamment à la forte croissance attendu cette année encore en Chine (+30%) et en Inde (+20%) où il multiplie les usines. L'objectif de résultat avant impôts (3,1 milliards en 2006) est fixé à 7 %.

"Mais il faudra travailler dur pour atteindre ce résultat" a t-il prévenu compte tenu notamment encore de la pression croissante sur les prix dans le secteur automobile, de la hausse continue des coûts des matières premières et de la situation sur le marché automobile américain qui réduisent les marges.

Des contraintes qui justifient d'après lui le développement de ses autres activités proportionnellement plus rentables. D'autant qu'il en a les moyens. Certains observateurs estiment son trésor de guerre à quelque 12 milliards. Propriété de la famille et de la fondation, le groupe cumule 22,5 milliards de fonds propres soit un taux de 48 % par rapport à son total de bilan. Un niveau que son directeur financier estime nécessaire s'il veut faire des acquisitions. Une façon de reconnaître indirectement qu'il est à l'affût.

Bosch voit notamment dans les enjeux écologiques mondiaux des débouchés à long terme. A la fois dans les divisions où il est actuellement présent mais aussi dans les systèmes utilisant des énergies renouvelables. Un secteur dont les observateurs n'excluent pas qu'il en fasse une quatrième division indépendante.

A l'horizon 2010, Bosch prévoit déjà d'augmenter les ventes dans ce secteur à plus d'un milliard d'euros, soit deux fois plus qu'en 2006. Il y a déjà fortement développé sa position en rachetant diverses entreprises ces derniers temps comme notamment les sociétés IVT Holding en Suède ou FHP Manufacturing Company aux Etats-Unis.

Mais Franz Fehrenbach voit également dans les techniques automobiles un autre domaine où l'écologie peut s'imposer, "grâce à l'internationalisation de nos innovations mises en place en Europe, et grâce aux progrès technologiques qui génèrent de nouveaux potentiels d'économies".

A titre d'exemple, le groupe poursuit le perfectionnement de la gestion du moteur Diesel qui, sur la base de l'auto-allumage déjà économe en énergie, permettra une réduction supplémentaire pouvant atteindre 10 % des
émissions de dioxyde de carbone. Il travaille aussi sur les concepts dits de "downsizing" (réduction de taille) en s'appuyant sur la deuxième génération de systèmes d'injection directe pour moteur à essence. Il s'emploie également à développer de nouveaux systèmes d'entraînement, du moteur hybride au véhicule fonctionnant au gaz naturel ou à l'éthanol.

Début 2007, le groupe Bosch employait 261.300 personnes, soit 10.300 de plus que l'année précédente. En Allemagne, les effectifs sont restés stables, aux alentours de 110 500 personnes. En France, il emploie quelque 9.500 personnes. Le volume d'affaires réalisé s'est élevé à 3,1 milliards d'euros sur le territoire national et 1,6 milliard d'euros à l'export.

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