Salle Gaveau, les militants n'en peuvent plus de bonheur...

Soirée de liesse au QG de l'UMP. Pour les militants, l'ampleur de la victoire a une signification claire : Nicolas Sarkozy a désormais un mandat en béton pour réformer. Vite et fort.

Euphorie, euphorie, euphorie : les militants de l'UMP ne touchent plus terre, ce dimanche soir, après l'annonce de la victoire de leurs héros, Nicolas Sarkozy. L'ampleur de son avance sur sa rivale Ségolène Royal est perçue chez eux comme écrasante et une certitude prévaut : on va désormais voir de grandes choses...

Si la victoire ne faisait plus aucun doute depuis la fin de l'après-midi, sondages sortie des urnes oblige, la foule rassemblée à l'intérieur de la Salle Gaveau, et plus encore dans la rue de la Boétie, explose de joie à 20 heures précises, quand l'image de Nicolas Sarkozy apparaît sur les écrans. La foule scande "Nicolas président", agite une marée de drapeaux bleus, de pancartes reprenant les slogans du candidat, fait même éclater des feux de bengale. Incongru, parmi les drapeaux tricolores, un énorme drapeau belge est agité au-dessus des têtes, portant la mention "Les Belges avec Sarkozy". Ce soir, c'est clair, le rayonnement du vainqueur dépasse même les frontières...

L'intervention de Ségolène Royal quelques instants après l'annonce des résultats est accueillie par des sifflets et une certaine incrédulité : "c'est incroyable, lance un participant, elle vient de se prendre une claque monumentale et elle sourit comme si elle avait gagné". A contrario, les déclarations de Dominique Straus-Kahn, qui enchaîne aussitôt sur France 2 pour souligner la gravité de la défaite et sa disponibilité pour rénover le PS suscite des ricanements appuyés : "ils sont mal, au PS, lance un militant, ils auraient quand même pu attendre après les législatives pour régler leurs comptes..."

20h30 : la foule attend désormais l'arrivée du héros de la soirée. Devant la salle Gaveau, Michèle Alliot-Marie est ovationnée comme si elle était une sarkozyste de la première heure. Suivant sur les écrans la traversé de Paris par la voiture de Nicolas Sarkozy, la foule entonne une Marseillaise chantée aussi faux que fort.

Quand le nouveau président de la République pénètre dans la salle Gaveau, l'assistance explose : "Nicolas ! Nicolas". Son allocution est suivie avec enthousiasme. Quand il prononce le nom de Ségolène Royal, des huées fusent, bientôt remplacées par des applaudissements quand l'assistance réalise que Nicolas Sarkozy vient d'appeler au respect...

Les "engagements" du président sur la remise à l'honneur du travail, de la nation, etc., suscitent une salve d'applaudissements, tout comme la réaffirmation de son engagement européen. Et plus Nicolas Sarkozy prend de la hauteur, plus les ovations prennent de l'ampleur : l'amitié avec les Etats-Unis, la lutte contre le réchauffement climatique, l'engagement de la France au côté de tous les opprimés du monde, suscitent un enthousiasme croissant. Pour les participants, le nouveau président français affiche d'amblée sa stature universelle...

Alors que le vainqueur de la soirée s'éclipse, les quelques grandes pointures qui l'accompagnaient fuient discrètement les lieux en traversant la salle de presse au pas de course : Jean-Pierre Rafarin, Simone Veil, Philippe Douste-Blazy filent ainsi à l'anglaise.

Reste aux militants à digérer l'ampleur de la victoire. Pour Frédéric, environ 35 ans, militant depuis 1988, il n'y a aucun doute : en faisant 53% ou plus, "et avec en plus une telle participation, c'est un raz-de-marée pour l'UMP. C'est historique : cela ferait autant que De Gaulle à la grande époque".

Et Frédéric ne voit pas là une simple satisfaction d'amour propre : "cela veut surtout dire que Sarkozy va avoir un mandat clair pour réformer, souligne-t-il. Comme il a clairement dit pendant sa campagne ce qu'il voulait faire, il va pouvoir le réaliser effectivement. Personne ne pourra dire qu'il n'a pas la légitimité pour cela !".

Dans ce climat euphorique, on pense peu aux adversaires battus. "Bayrou, dans tout ça, c'est un feu de paille, affirme cependant notre militant. Il a vraiment mal joué le second tour : il aurait dû rester beaucoup plus neutre, il aurait conforté sa position. Quant au PS, je les plains. D'abord, Ségolène Royal va se faire exécuter : ils vont lui faire payer son positionnement du second tour, même si elle n'avait pas vraiment le choix. Ensuite, il faudra voir qui reprend le parti. Je parie sur un grand retour des jospiniens, je verrai bien Delanoë. Et si c'est ça, on est tranquille pour un bon moment !".

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