Louis Gallois, PDG d'Airbus et co-président d'EADS - la maison mère de l'avionneur européen- l'avait laissé entendre lors de la présentation des résultats 2006 en mars dernier: les comptes 2007 d'Airbus seront encore dans le rouge après une perte en 2006. Alors que se tient vendedi 4 mai, l'assemblée générale d'EADS, le directeur financier du constructeur et de sa maison mère EADS confirme dans un entretien paru ce jeudi dans la presse allemande, qu'Airbus va revenir aux bénéfices en 2008.

"Selon les prévisions actuelles, Airbus va réaliser en 2008 de nouveau un net bénéfice opérationnel", a déclaré Hans Peter Ring dans cette interview au quotidien des affaires Börsen-Zeitung. Pour 2007, le constructeur va en revanche accuser une nouvelle perte d'un ordre de grandeur similaire à celle de l'an passé, a-t-il dit.

Airbus, en pleine restructuration, a essuyé une perte d'exploitation de 572 millions d'euros l'an passé, en raison des retards de production de son avion géant A380, de la relance de l'A350 et des difficultés du programme A400M. En 2005, il avait engrangé un bénéfice de 2,3 milliards d'euros.

Pour Hans Peter Ring, le salut d'Airbus passe par la mise en place du douloureux plan de retructuration "Power 8" qui prévoit la suppression de 10.000 emplois et rencontre une forte opposition syndicale. Le plan est "important pour la survie" de l'avionneur. "De notre point de vue, il n'y a pas d'alternative", a-t-il ajouté, alors que des responsables politiques en France, dont les deux finalistes à l'élection présidentielle le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy et la candidate du PS Ségolène Royal, ont demandé une remise à plat de "Power 8".

"Les déclarations de certains responsables politiques pendant les discussions sur +Power 8+ n'ont certainement pas toujours été particulièrement bénéfiques", estime Hans Peter Ring. "Les promesses, qui ne peuvent pas être tenues, ne conduisent au bout du compte qu'à une mauvaise humeur des salariés. Cela pèse ensuite sur la direction, dont on attend des solutions", declare-t-il.

Ce plan, mais aussi la question sensible du dividende 2006, le "parachute doré" de l'ancien président de l'exécutif d'EADS, Noël Forgeard, ou encore les soupçons de délits d'initiés seront au menu vendredi d'une assemblée générale d'EADS qui s'annonce tendue.