Le placement de l'Olympique Lyonnais souscrit plus de 5 fois

Les dernières défaites de l'OL n'ont pas coupé l'appétit des investisseurs pour le club de football. Selon nos informations, la demande aurait dépassé de plus de cinq fois l'offre. Le prix qui va être fixé dans la journée sera dans le haut de la fourchette. Un succès pour Jean-Michel Aulas, le patron de l'OL, qui s'est battu pour faire entrer son club en Bourse.

Après avoir fait le tour des capitales européennes, le club de foot présidé par Jean-Michel Aulas, a reçu un accueil positif de la part des institutionnels à Paris et à Londres. Cela devrait lui permettre de lever près de 100 millions d'euros sur les marchés financiers et de mener à bien son programme d'investissement.

L'action sera cotée pour la première fois demain midi à la Bourse de Paris. Elle s'échangera donc avant les huitièmes de finale de la Ligue des champions des 20 et 21 février prochains.

C'est la première fois qu'un club de football français entre en Bourse. Jean-Michel Aulas, patron du club depuis 1987 et qui a longuement milité pour permettre aux clubs de foot d'accéder à la cotation, arrive donc enfin à son but.

En levant quelque 100 millions d'euros, l'OL va se donner les moyens de financer en partie la construction d'un gigantesque complexe d'activité, "OL land", en périphérie de Lyon. Devraient y figurer un stade de 60.000 places ainsi que des commerces, des hôtels et des bureaux. Le projet prévu pour 2010 est chiffré au total entre 260 et 300 millions. L'OL compte aussi investir dans un deuxième centre de formation pour ses joueurs estimé entre 5 et 10 millions. Pour boucler le financement, OL dispose, outre la manne récoltée sur le marché, d'une capacité d'endettement de 150 millions.

Avec cette entrée en Bourse, un peu moins du tiers du capital du club lyonnais va passer dans les mains du public. Le solde restera la propriété des actionnaires historiques, Pathé et Jean-Michel Aulas via sa holding ICMI qui conservera une minorité de blocage.

Premier club français à entrer en Bourse, l'Olympique Lyonnais va devoir faire ses preuves en tant que valeur boursière, alors même que les exemples des clubs européens cotés ne sont pas encourageants, les performances des clubs cotés en Europe s'étant avérées médiocres, voire catastrophiques.

Mais en arrivant sur les marchés après ses homologues européens, Jean-Michel Aulas entend faire la différence. Il a déjà à son actif une gestion rigoureuse "plutôt rassurante dans le milieu du foot", selon un analyste. De fait, l'OL est une petite entreprise rentable. Sur l'exercice 2005-2006, le club a engrangé 166 millions de revenus pour un résultat d'exploitation de 25,8 millions et un résultat net de 15,9 millions. Surtout le dirigeant, également à la tête de la société informatique Cegid, applique des méthodes de gestion plutôt austère.

Evitant la "flambe" qui consiste à débourser des montants presque indécents pour s'emparer de joueurs starifié, il s'assure du "retour sur investissement" de ses sportifs. Aujourd'hui une dizaine d'entre eux a été formée à l'intérieur du club. Lors du mercato, Jean-Michel Aulas, parvient ainsi à échanger ses joueurs moyennant plus values. En 2005-2006, l'activité des transferts a généré 31,4 millions d'excédent d'exploitation, et le club chiffre déjà 28,8 millions sur l'année en cours. En outre, conscient de la volatilité de son activité, Jean-Michel Aulas s'échine à affranchir le club de ses résultats sportifs. 20% des revenus proviennent d'activités diversifiées. Le patron de l'OL précise ainsi aujourd'hui que son groupe n'est pas un club de foot "mais une société de loisirs et de divertissements".

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