Conflit social chez Deutsche Bahn : l'Etat prié d'intervenir

Des voix s'élèvent en Allemagne pour que l'Etat, actionnaire de Deutsche Bahn (DB), intervienne pour régler l'interminable conflit sur les salaires entre la direction et le syndicat des conducteurs de trains (GDL).

La grève du trafic ferroviaire organisée ce jeudi matin entre 2 et 11 heures par le syndicat des conducteurs de train GDL, la troisième depuis début octobre, n'a pas permis d'avancer dans la négociation sur les salaires avec la direction de Deutsche Bahn. Les voix s'élèvent désormais dans la classe politique pour réclamer une intervention de l'Etat actionnaire afin qu'il force le règlement d'un conflit qui dure depuis mars dernier.

Autorisées par la justice uniquement dans le trafic régional et local, ces grèves à répétition n'ont certes pas pour le moment occasionné de dommages graves à l'économie. A part bien entendu pour la compagnie Deutsche Bahn, dont l'image n'avait pas besoin d'être écornée auprès d'investisseurs potentiels avant sa privatisation. Les usagers sont de leur côté partagés, mais l'exaspération commence à prendre le dessus.

Le ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg, Günther Öttinger (CDU), estime qu'il est important d'éviter que le conflit ne créé des dommages pour le monde du travail et l'économie. "Le propriétaire de la Bahn devrait davantage s'immiscer, en les personnes du ministre des transports et du ministre des finances", déclare ce proche d'Angela Merkel dans la Berliner Zeitung à paraître ce vendredi.

Rainer Brüderle, député du parti libéral d'opposition FDP, en appelle aussi à l'intervention du gouvernement. "Deutsche Bahn reste campée sur sa position, le leader syndical (du GDL) est parti en cure thermale, ce conflit pesant sur le dos des usagers doit en finir", déclare-t-il dans le journal Express paraissant vendredi. Le syndicat GDL avait de son côté réclamé plusieurs fois l'intervention de l'Etat, mais ce dernier s'est défendu de le faire en soulignant le respect de l'autonomie tarifaire des partenaires sociaux, un principe sacré en Allemagne.

Deutsche Bahn s'en tient à sa dernière proposition, qui prévoit jusqu'à 10% d'augmentation et une prime unique de 2.000 euros, dans le cadre d'un contrat adapté pour les conducteurs mais sans être autonome par rapport au reste du personnel. Le syndicat réclame une convention salariale propre et des augmentations jusqu'à 31% des salaires.

Le plus prompt à critiquer l'attitude du syndicat est le leader du parti social-démocrate (SPD), Kurt Beck. Il fustige certaines revendications "sans prendre en compte les autres catégories de personnel", et demande à la direction de DB de rester ferme face à un syndicat représentant "une minorité du personnel et une minorité parmi les conducteurs de trains".

GDL a signalé dans l'après-midi qu'il renonçait à reproduire la grève vendredi et jusqu'à dimanche. De nouveaux arrêts de travail peuvent être déclanchés la semaine prochaine.

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