Christine Boutin nie tout différend avec Fadela Amara sur l'annonce d'un "plan banlieue"

La ministre de la Ville, Christine Boutin, a déclaré ce lundi dans une interview à La Croix "ne pas croire à un plan banlieue". Alors que sa secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, doit présenter le 22 janvier les première lignes de ce plan. Christine Boutin a relativisé ses propos.

La ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, a estimé lundi 14 janvier que la politique de la Ville "ne se résumait pas à la politique des banlieue", tout en précisant que "cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas un plan banlieue". Interrogée par l'AFP au sujet d'une interview donnée au journal La Croix de ce lundi où elle affirme "ne pas croire en un plan banlieue", Christine Boutin a affirmé qu'il n'y avait "ni contradiction, ni difficultés" avec Fadela Amara. La secrétaire d'Etat à la Ville, qui a organisé pendant l'été et l'automne une vaste consultation des banlieues, présentera le 22 janvier prochain les grandes orientations de son plan baptisé "Egalité des chances".

"Ma responsabilité est de regarder la ville dans sa globalité", a ajouté Christine Boutin, selon laquelle "il ne faut pas opposer les quartiers les uns aux autres, mais au contraire développer les solidarités humaines". "Les propositions que va faire Fadela Amara ne peuvent que s'intégrer dans cette vision globale de la ville. La phrase de La Croix est sortie de son contexte", a-t-elle affirmé.

Pour la ministre, les programmes de rénovation urbaine ne doivent "pas toucher que les périphéries des villes" mais concerner aussi "les centres anciens où il y a aussi de l'habitat indigne", a-t-elle encore dit, soulignant qu'elle voulait "porter une vision globale de la ville". L'annonce du "plan Banlieue" par Nicolas Sarkozy, initialement prévue le 22 janvier à Vaulx-en-Velin (Rhône), a été repoussé par le président lui-même à "début février" et ne se déroulera "pas forcément" dans cette banlieue lyonnaise.

La secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, a cependant maintenu la réunion convoquée le 22 janvier avec les associations de banlieue à Vaulx-en-Velin. De son propre aveu, Nicolas Sarkozy lui a demandé de "booster" son plan. Son directeur de cabinet, Dominique Dufour, a précisé à l'AFP qu'elle présentera, lors de la réunion dans la banlieue lyonnaise, "des propositions qu'elle portera au nom des quartiers".

Christine Boutin assure qu'elle accompagnera bien sa collègue dans le Rhône, si la date est confirmée. "Il faut reconnaître que (Fadela Amara) a été confrontée à une tâche très difficile, mais je lui ai donné la liberté qu'elle demandait de gérer personnellement ce dossier", rappelle Christine Boutin. Toutefois, pour la ministre de la Ville, "ce ne sont pas forcément des moyens supplémentaires qui seront nécessaires, mais une meilleure distribution des fonds et l'implication de tous les ministères".

"Des milliards d'euros ont été versés depuis plus de trente ans", ajoute-t-elle. "Or, le mode de distribution des aides est devenu beaucoup trop compliqué. Faisons confiance aux élus locaux. Donnons enfin aux maires la maîtrise des choix des dépenses. Il sera nécessaire aussi de revoir la fiscalité locale".

Plusieurs maires de communes de banlieue reçus par Fadela Amara dans le cadre de ce futur "plan banlieue" ont exprimé leur déception quant à l'avancement des propositions dans ce domaine. "On n'a rien appris. Tout le monde est resté sur sa faim", a déclaré à l'AFP Stéphane Gatignon, maire PCF de Sevran (Seine-Saint-Denis), une des communes les plus déshéritées de France. "On nous a parlé de gouvernance, d'une agence centralisatrice au niveau du premier ministre, mais on est resté dans les généralités.

Jean-Louis Marsac, premier adjoint au maire de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), a pour sa part souligné que les maires de banlieue étaient d'accord pour demander que l'on "réabonde la dotation de solidarité urbaine (DSU) - accordée pendant cinq ans par la réforme Borloo - à 120 millions d'euros". Les élus ont également unanimement demandé une "péréquation fiscale entre villes riches et villes pauvres". Stéphane Gatignon a ainsi donné l'exemple de sa commune de 50.000 habitants qui a un budget inférieur de 30% au budget moyen d'une ville analogue, alors que ses administrés ont également des revenus bien inférieurs à la moyenne.

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