La crise du subprime n'en finit plus de secouer la première banque suisse, UBS. Après être passé pour la première fois dans le rouge en 2007, le groupe helvétique publie de nouveau ce mardi matin une perte pour le premier trimestre. Sur cette période, la banque enregistre ainsi une perte nette de 11,5 milliards de francs suisses (7,05 milliards d'euros), contre un bénéfice de 3,3 milliards de francs suisses un an plus tôt.

La perte nette est cependant légèrement moins élevée qu'annoncée le 1er avril, où le groupe avait anticipé une perte de 12 milliards de francs suisses.

La perte d'exploitation s'élève pour sa part à 3,952 milliards de francs, contre un bénéfice d'exploitation de 13,5 milliards un an plus tôt.

UBS a également enregistré un reflux net d'argent nouveau de 12,8 milliards, contre des entrées de 52,8 milliards au premier trimestre 2007.

De leur côté, les dépréciations d'actifs n'ont pas évolué, affichant toujours 19 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l'exercice. Au total, UBS a dû déprécier 37,4 milliards de dollars depuis le début de la crise hypothécaire américaine l'été dernier.

L'ensemble des activités du groupe a fortement reculé, principalement la banque d'investissement qui a réalisé une perte de 18,2 milliards de francs suisses. La gestion de fortune, coeur de métier d'UBS, a vu son bénéfice avant impôts reculer de 13% à 2,2 milliards de francs, tandis que la gestion d'actifs a enregistré une baisse de 32% à 330 millions.

Face à ces difficultés, la banque a également annoncé prévoir de supprimer 5.500 emplois d'ici à 2009, dont 2.600 dans la banque d'investissement, après les 1.500 déjà supprimés dans sa banque d'affaires.

Blackrock pourrait racheter pour 15 milliards de dollars d'actifs hypothécaires à UBS

La banque suisse pourrait également annoncer ce mardi le rachat pour 15 milliards de dollars d'un portefeuille d'actifs adossés à des crédits hypothécaires par le fonds d'investissement américain Blackrock. Selon une information parue lundi soir sur le site internet du Financial Times, le fonds d'investissement, détenu pour moitié par la banque américaine Merrill Lynch, va rassembler les actifs, rachetés pour 25% de moins que leur valeur nominale (20 milliards de dollars), dans un nouveau fonds, dont UBS détiendra une part minoritaire.