Le renouveau du mobilier scandinave

Un temps délaissés, les objets des designers venus du Nord retrouvent des amateurs. Qui sont désormais prêts à payer, cher, un meuble au design fonctionnel.

Même sur place, le mobilier scandinave a connu une période noire : très apprécié du début des années 1960 jusqu'à la fin des années 1990, il a subitement été délaissé. Depuis deux ans, il est revenu à la mode, à tel point que, jusque là, dispersé au milieu de ventes consacrées au design, des vacations entières lui sont désormais dédiées. Les acheteurs actuels les plus frénétiques sont Américains et Japonais.

Ce sont, la plupart du temps, des oeuvres de créateurs produits en petite série. Ces objets sont de grande qualité technique et d'une épure élégante, avec des matériaux écologiques et une fonctionnalité évidente. De plus, de taille assez modeste, ils se placent assez facilement dans les appartements et se marient avec une décoration contemporaine.

Les designers scandinaves privilégient le naturel, notamment palissandre et teck pour le bois, le cuir, la toile et la corde pour l'habillage, avec souvent des contours adoucis et des formes basiques. Si la première école suédoise est encore proche de l'art déco, le style dit nordique a été insufflé par le finlandais Alvar Aalto qui a développé une diffusion de masse, d'abord à l'aide de tubes métalliques (version Bauhaus) puis instauré le lamellé-collé de bois.

SAVOIR: On trouve trois catégories de mobilier scandinave. Le plus rare car réalisé en nombre limité voire unique est le travail de quelques designers de renom : Hans Wegner, Eleil Saarinen, Axel Hjort, Arne Jacobsen, Finn Juhl, Poul Kjaerohlm, Borge Mogesen,... Il s'agit parfois de prototypes qui finissent aujourd'hui dans les musées.

Plus courant est un modèle édité par un fabricant avec lequel le designer collabore intimement : la "chaise Pelican" de Finn Juhl, des tables de Hans Wegner, des luminaires de Poul Hennigsen, des enfilades d'IB Kofoed Larsen, des tables basses d'Illum Kelsoe. Pour la plupart, ces oeuvres ont été créées dans les années 1950/60, période faste pour le mobilier danois, suédois ou finlandais, curieusement la Norvège et l'Islande ont peu de designers connus.

Enfin, les éditions multiples et les rééditions ont popularisé certains modèles: la chaise "Fourmi" de 1952 d'Arne Jacobsen, empilable et minimaliste, a été produite à 5 millions d'exemplaires... et l'est encore aujourd'hui.

ACHETER : L'important est de bien déterminer le meuble, s'il s'agit d'une pièce unique ou en tirage limité, d'une édition originale, d'une réédition. Ainsi, la chaise "Cone ou K2" de Verner Panton a été éditée dans un premier temps par Plus Linje de 1954 à 1966 : son prix avoisine les 2.500 euros. L'édition Vitra plus tardive ne vaut plus que 450 euros... en parfait état. Un fauteuil Safari de Kaare Klint en frêne et cuir de 1933 a été adjugé 3.500 euros, celui de 1955 en meilleur état 6.300, celui de 1960 en parfait état 1.750 euros.

Le prix d'une pièce unique peut dépasser les 25.000 euros : c'est le cas du fauteuil "Chef" de Finn Juhl ou de la chaise longue "Hammock". Les premières éditions se négocient, suivant le designer et le nombre connu d'exemplaires, entre 3 et 10.000 euros, moitié moins pour les accessoires, luminaires ou guéridons. Mais attention: dans certains cas les rééditions, en tirage limité, peuvent atteindre les prix des originaux.

Pas toujours signalées par les galeristes comme par les commissaires priseurs, les rééditions en grande série se reconnaissent à un bois moins précieux (le hêtre contreplaqué remplace le palissandre) et aux finitions moins travaillées (les coutures sont faites à la machine).

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