L'année 2007 aura marqué le retour en grâce d'Eurotunnel. Après des années de déboires financiers, l'exploitant du tunnel sous la manche a publié ce mardi matin un bénéfice au titre de l'exercice écoulé, pour la première fois de son histoire. Le bénéfice net (résultat net hors profits résultant de la restructuration financière) atteint ainsi 1 million d'euros. Le titre progresse du coup ce mardi matin de 4,51% à 11,80 euros.

Pour précision, les comptes pro forma 2007 de Groupe Eurotunnel SA reflètent le compte de résultat combiné de TNU au premier semestre et celui de GET SA pour le second.

Le résultat net pro forma s'élève à 3,32 milliards d'euros contre 204 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant est pour sa part en baisse à 277 millions contre 321 millions l'an passé. Enfin, le chiffre d'affaires atteint 775 millions d'euros, contre 823 millions en 2006.

"L'année 2007 prouve que le nouveau groupe Eurotunnel n'a plus rien à voir avec le passé", s'est félicité le PDG du groupe, Jacques Gounon.

Les analystes attendaient aussi la publication ce mardi du chiffre d'affaires au premier trimestre 2008, dans un contexte de ralentissement économique. Eurotunnel a publié une estimation de chiffre d'affaires, avant la publication le 15 avril, de 187,6 millions d'euros, soit une hausse de 15% à taux de change constant. Les analystes de la Société Générale tablaient sur une activité de 182,9 millions d'euros à périmètres et changes constants.

Le concessionnaire du tunnel sous la Manche profite d'un bond de 11% du trafic de navettes passagers à 454.076 voitures sur la période et de 10% pour les camions à 385.145 véhicules.

Par ailleurs, Eurotunnel a indiqué que la banque américaine Goldman Sachs, via ses fonds d'investissement spécialisés dans les infrastuctures, pourrait détenir dans trois ans "13 à 15%" du capital d'Eurotunnel, devenant ainsi son premier actionnaire.

La banque a en effet souscrit pour 650 millions d'euros de titres remboursables en actions (TSRA) lors de la première phase de l'augmentation de capital du groupe lancée en février à hauteur de 1,7 milliard d'euros. Si elle conserve ses titres pendant au moins trois ans, elle détiendra alors 13 à 15% du capital.

Le patron du groupe, Jacques Gounon, a en outre confirmé le lancement "le plus tôt possible" de la deuxième phase de l'augmentation de capital du groupe, d'un montant de 900 millions d'euros.