Netrebko-DiDonato : Un duo de charme à l'opéra Bastille

Ovation debout pour la diva Anna Netrebko qui fait ses débuts à l'Opéra de Paris en Juliette dans "Les capulets et les Montaigus" de Bellini. La mezzo Joyce DiDonato lui donne la réplique. Une rencontre au sommet.

Des roses qui virevoltent, des flashs qui crépitent au milieu des "bravo", des rangs entiers debout -et pour une fois pas dans l'espoir de s'éclipser de la salle avant tout le monde-... La première d'Anna Netrebko à l'Opéra Bastille dans "I Capuleti e Montecchi" de Vincenzo Bellini n'est pas passée inaperçue.

Il faut dire que la diva russe a des arguments : à sa beauté slave et à sa sensualité naturelle s'ajoute une des plus belles voix du moment. Etant dans le cinquième mois de sa grossesse, la chanteuse n'a pas fait montre de toute l'étendue de ses capacités, mais sa prestation en était presque d'autant plus troublante : à la place de la fillette de 13 ans rendue célèbre par Shakespeare, Anna Netrebko nous offre une Giuletta réfléchie, mature, grave et sensible. Pour permettre à la soprane de se reposer entre les représentations, c'est l'italienne Patrizia Ciofi qui chantera les 31 mai, 11 et 15 juin ce rôle qu'elle incarne si bien.

Face à Anna Netrebko, la mezzo-soprano américaine Joyce DiDonato campe avec talent un Roméo efficace, crédible et plaisant. On écouterait des heures ses graves de velours...

Mais le drame des amants de Vérone, c'est que l'on sait bien avant le lever de rideau leur funeste destinée. Sa mise en scène relève par conséquent toujours un peu de la gageure. Pourtant l'oeuvre de Bellini sort des sentiers battus par Shakespeare : ici, exit Paris et Mercutio, et l'on passe allègrement sur la rencontre entre Roméo et Juliette. Quand le rideau s'ouvre, les amants sont déjà à 24 heures de leur mort. Malheureusement, la version qu'en propose le metteur en scène américain Robert Carsen, créée il y a 12 ans et déjà dirigée à l'époque par Evelino Pido, est assez statique, comme figée et étouffée par le gigantisme des panneaux rouge sang du décorateur Michael Levine. Esthétiquement, l'impression fait mouche, indéniablement. Mais l'ensemble manque peut-être un peu parfois de dynamisme.

Renseignements pratiques :

"I Capuleti e Montecchi" de Bellini, jusqu'au 15 juin 2008 à l'Opéra Bastille.

Tél : www.operadeparis.fr. Diffusion sur France Musique le Samedi 28 juin 2008 à 19h30.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.