E.ON détaille le contenu de ses cessions d'actifs

Le premier fournisseur d'énergie allemand a communiqué la liste des capacités de production qu'il doit céder en Allemagne, à côté de son réseau de transport à haute tension. Un grand troc avec des concurrents européens se profile.

Le conseil de surveillance d'E.ON a approuvé mardi soir le plan concernant le réseau de haute tension, de même que 4.800 mégawatts de capacités de production dont le fournisseur d'énergie entend se séparer. Le groupe de Düsseldorf avait annoncé en février avoir passé un accord avec la Commission européenne pour céder d'importantes capacités de transport et de production en l'échange de l'abandon d'une procédure de sanction le rendant passible d'une amende se chiffrant en milliards d'euros.

Selon nos informations, E.ON privilégie un échange d'actifs à une cession simple pour les 4.800 mégawatts de capacités de production d'électricité, lesquelles représentent un cinquième de ses installations en Allemagne. Dans l'énergie nucléaire, E.ON va céder des droits d'approvisionnement d'une totalité de 1.500 mégawatts qu'il détient dans des participations minoritaires dans trois centrales. Par ailleurs il compte se séparer de sa participation dans deux centrales alimentées au lignite et d'une capacité de 600 mégawatts. D'autres capacités pour 1.700 mégawatts réparties sur cinq centrales fonctionnant au charbon vont être cédées.

Dans le gaz, le groupe indique qu'il n'entend pas procéder à des cessions au-delà de l'accord passé l'an dernier avec le fournisseur norvégien Stratkraft. Enfin, des capacités de 350 mégawatts dans l'énergie hydraulique sont les seules qui concernent le secteur des énergies renouvelables.

Il est à prévoir que des concurrents étrangers vont s'intéresser à une reprise de ce bouquet d'actifs. E.ON pourrait obtenir en échange des capacités à l'étranger et ainsi poursuivre sa stratégie d'expansion paneuropéenne, nous a signalé un porte-parole du groupe.

La Commission européenne doit étudier le plan d'E.ON dans les prochains mois et effectuer un test de marché, indique un communiqué du groupe. Des groupes européens d'énergie vont être questionnés à propos de l'effet sur les conditions de concurrence qui sont induits par le plan de cession de l'allemand. Une décision de l'exécutif bruxellois est attendue à l'automne.

Ensuite, E.ON aura jusqu'à un an pour boucler la cession de ses capacités de production. Concernant celle du réseau de haute tension, le délai court sur deux ans. La banque d'investissement Macquarie est pour le moment un candidat déclaré à la reprise de ce réseau courant sur 10.000 kilomètres de la frontière danoise à celle de l'Autriche.

Premier trimestre en demi-teinte pour E.ON
Le résultat du premier trimestre publié ce mercredi par E.ON, avec un excédent d'exploitation (Ebit) ajusté de 3,3 milliards d'euros, est sensiblement comparable au niveau de l'an dernier (3,32 milliards d'euros). Il comprend toutefois une baisse de 38% du résultat opérationnel dégagé par la filiale britannique en raison de l'appréciation de l'euro face à la livre et de marges rognées dans les ventes de détail. Le chiffre d'affaires a progressé globalement de 8%, à 22,8 milliards d'euros, tandis que les analystes interrogés par Dow Jones tablaient sur une hausse de 7%. Le résultat net ajusté est en baisse de 7% à 1,8 milliards d'euros, tandis que le résultat net publié s'élève à 2,1 milliards, en recul de 32% sur un an. Cela s'explique par la charge financière supplémentaire entraînée par un programme d'investissements en hausse de 72% sur le trimestre, à 2 milliards d'euros. Ces résultats contrastés n'empêchent pas le groupe de confirmer dans son communiqué son objectif annuel de progression du résultat d'exploitation compris entre 5 et 10%. Cette progression devrait plutôt se situer près des 5%, avait indiqué E.ON au mois d'avril. Car la conclusion de l'accord passé avec les concurrents Enel (Italie) et Acciona (Espagne), en vue de la reprise de près de 11 milliards d'euros d'actifs, notamment en France, est attendue seulement en seconde partie d'année.

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