Nicolas Sarkozy en Tunisie pour renforcer les liens économiques

Le président de la République entame lundi une visite d'Etat en Tunisie. Au menu des discussions : un accord de coopération nucléaire, ou encore des contrats pour Airbus et Alstom. Premier partenaire de la Tunisie, la France espère bien conforter sa position face à la concurrence des pays du Golfe.

Après avoir déjà effectué une visite au Maroc et en Algérie, Nicolas Sarkozy doit entamer demain lundi une visite d'Etat en Tunisie. Au menu des discussions : coopération nucléaire civile, Union pour la Méditerranée mais aussi droits de l'Homme.

L'enjeu sera néanmoins essentiellement économique. Premier partenaire de la Tunisie, la France voit en effet sa position historique contestée par des liens économiques croissants avec le Proche Orient. Ainsi en 2002, l'Egyptien Orascom commençait par y remporter un juteux marché de téléphonie mobile aux dépends de groupes français et européens, avant que Dubai Tecom-Dig ne rachète 35% du capital de l'opérateur public Tunisie télécom au grand dam de Vivendi Universal (1,893 milliard d'euros).

Les groupes émiratis Dubai holding et "Al Maâbar international investements company" arrivent également en force avec de méga-projets immobiliers et d'infrastructure et des engagements annoncés de plus de 20 milliards de dollars.

Dès lundi soir, la France espère donc parapher, à la suite d'un premier entretien de Nicolas Sarkozy avec le président Zine el Abidine Ben Ali et un dîner d'Etat, un accord cadre de partenariat dans le nucléaire civil. Cet accord, similaire à ceux que la France a paraphés avec la Libye, le Maroc et l'Algérie, ouvrira notamment la voie à la formation d'ingénieurs.

L'Elysée espère aussi voir aboutir d'ici lundi soir des discussions sur la vente d'une vingtaine d'avions Airbus à Tunis Air et la fourniture par le groupe Alstom , pour 300 millions d'euros, d'équipements pour une centrale thermique.

L'Agence française du développement signera pour sa part avec la Tunisie sept conventions de financement pour une valeur totale de 140 millions d'euros dans les domaines de l'énergie, du développement durable et du développement urbain.

Nicolas Sarkozy évoquera en particulier les relations économiques entre les deux pays mardi, devant 500 entrepreneurs français et tunisiens.

Dans les autres domaines à l'ordre du jour, la gestion concertée de l'immigration et la lutte contre l'immigration clandestine - domaines dans lesquels les Tunisiens attendent une clarification de la position française - le tourisme, la sécurité civile, etc. La coopération dans la lutte contre la menace terroriste, notamment d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui a enlevé en février deux touristes autrichiens en Tunisie, figure aussi au menu des entretiens du président français.

La question la plus sensible risque d'être toutefois celle des Droits de l'Homme. La France souhaite en effet que le secrétariat de la future Union pour la Méditerranée, initiative d'origine française reprise par l'Union européenne pour renforcer la coopération entre les deux rives du bassin méditerranéen, ait son siège sur la rive sud. La Tunisie est citée comme un candidat possible, ce qui fait grincer les dents des défenseurs des droits de l'Homme.

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