Bonne nouvelle pour les 46 millions d'épargnants titulaires d'un Livret A. A partir ce de vendredi 1er février, ce placement fétiche des Français passe de 3% à 3,50%. Le taux du Livret d'épargne populaire (LEP) passe à la même date à 4,25%, contre 4% actuellement. Ces taux sont valables pour la période du 1er février au 31 juillet. A la mi-janvier, le gouvernement avait décidé pour la première fois de ne pas appliquer le mécanisme de fixation automatique du taux de rémunération du Livret A, qui avait été instauré en 2003, afin de ne pas peser sur le financement du logement social .

Dans cette optique, le premier ministre François Fillon avait également souhaité l'instauration d'une "nouvelle formule" de calcul de ce taux, dont l'actualisation intervient au 1er août et au 1er février de chaque année.
En vertu du mécanisme de 2003, le taux du livret A aurait ainsi dû être porté à 4% en février, son plus haut niveau depuis plus de 20 ans. Ce taux résultait d'une moyenne entre l'inflation hors tabac et les taux d'intérêt interbancaire à court terme (Euribor 3 mois), majorée de 0,25 point.

Or, ces indicateurs n'ont cessé d'augmenter ces derniers mois, notamment l'Euribor qui a subi une forte pression en raison de la crise des crédits hypothécaires américains à risque, les "subprime". Pour justifier la suspension de l'application du mécanisme de 2003, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait dans son avis au gouvernement évoqué des "circonstances exceptionnelles" prévues par les textes officiels, soulignant notamment "la situation anormale de l'Euribor".

Le nouveau mode de calcul du taux, évoqué par François Fillon et qui devrait permettre une plus grande stabilité, est paru au Journal Officiel. Le taux résulte dorénavant d'une "moyenne arithmétique, entre d'une part la moitié de la somme de la moyenne mensuelle de l'Euribor 3 mois et de la moyenne mensuelle de l'Eonia (un taux moins volatil que l'Euribor, ndlr), et d'autre part, l'inflation en France mesurée par la variation sur les douze mois connus de l'indice Insee des prix à la consommation de l'ensemble des ménages". Les résultat de ce calcul, "après arrondi au quart de point le plus proche ou à défaut au quart de point supérieur", ne peut être inférieur à l'inflation augmentée d'un quart de point.