ArcelorMittal confirme la fermeture partielle de Gandrange

Le groupe sidérurgique n'est pas revenu sur sa position: le site de Gandrange sera partiellement fermé d'ici à 2009, avec la suppression de 575 emplois sur 1.100. Les salariés espèrent encore une intervention du président de la République, qui recevra lundi les syndicats.

La direction de l'usine ArcelorMittal de Gandrange, en Moselle, a confirmé ce vendredi sans surprise, lors d'un comité d'entreprise (CE) tenu à Metz, sa décision de procéder à une fermeture partielle du site d'ici 2009 et de supprimer 575 emplois sur 1.100.

Suite à cette annonce, un certain nombre de salariés ont saccagé le bureau du directeur du site, selon un journaliste de l'AFP. Les salariés, qui portaient des drapeaux de la CGT à l'exclusion de toute autre organisation syndicale, ont vidé le bureau de Bernard Lauprêtre de son mobilier qu'ils ont jeté par la fenêtre en présence de nombreux journalistes. La CGT avait exigé que M. Lauprêtre vienne rencontrer sur place les salariés, ce que le directeur avait refusé.

La réunion de ce matin s'est d'ailleurs tenue en l'absence des délégués CGT qui ont voulu rentrer dans la salle avec la soixantaine de salariés venus manifester devant le groupement des entreprises sidérurgiques et minières où elle avait lieu.

"Le CE a été ouvert, il y a eu une déclaration de la CGT et de la CFE-CGC pour dire que ce n'était pas la peine de nous raconter ce qu'on savait déjà. On a dit qu'on était contre et le président a clôturé le CE", a dit à la sortie Patrice Devoti, délégué de la CFDT, selon des propos recueillis par Reuters.

Le groupe ArcelorMittal a annoncé en janvier dernier son intention de fermer l'aciérie et le train à billettes (petites barres) de Gandrange, jugés non rentables. Le groupe ne veut garder sur le site que le laminoir à couronnes et à barres, ainsi que le centre de recherche-développement.

Cette annonce avait suscité une très vive émotion, amenant le président de la République à intervenir. A la demande de Nicolas Sarkozy, le PDG du premier groupe sidérurgique mondial, Lakshmi Mittal, avait alors accepté de geler ce programme jusqu'à la présentation, par l'intersyndicale, d'un contre-projet. Mais la direction du groupe a rejeté ce plan qui prévoyait 45 millions d'euros d'investissements dont 5 millions dans la formation du personnel pour remettre le site à niveau alors que les coûts de la fermeture sont évalués par les syndicats à 55 millions.

Enfin, diverses hypothèses de plans de reprise alternatifs du site, évoquées ici ou là, ne se sont jamais matérialisées. D'autant qu'ArcelorMittal a toujours affirmé qu'il ne voulait pas vendre les installations à un autre groupe.

Pour les salariés de Gandrange, le dernier espoir pour éviter la fermeture repose sur Nicolas Sarkozy. En visite sur place le 4 février dernier, le président de la République s'était en effet fortement engagé en faveur du site. Il avait notamment promis de trouver une solution pour pérenniser l'activité industrielle, évoquant même la possibilité d'un investissement public à Gandrange. Pour l'heure, ces promesses présidentielles ne se sont pas concrétisées. Le chef de l'Etat devrait s'exprimer sur le sujet la semaine prochaine. Et il recevra les syndicats lundi prochain à 17 heures, a annoncé la préfecture de Lorraine.

Les discussions sur le plan social s'ouvriront le 14 avril. ArcelorMittal a promis qu'il n'y aurait aucun licenciement. Ce vendredi, Daniel Soury-Lavergne, directeur général d'ArcelorMittal France, a ainsi rappelé dans un communiqué que "chaque collaborateur se verrait offrir une solution de reclassement sur un autre site du groupe, notamment à proximité au Luxembourg (Schifflange, NDLR) et à Florange" (Moselle).

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