L'Insee prévoit un ralentissement de la croissance française au premier semestre

Selon sa note de conjoncture, l'institut de statistiques prévoit une croissance de 0,4% au premier trimestre et de +0,3% au deuxième. L'inflation devrait également atteindre 3% en mars. L'économie française devrait néanmoins résister aux chocs économiques actuels grâce à la consommation des ménages.

Alors que les inquiétudes pèsent sur la croissance mondiale, l'économie française ne devrait pas échapper au ralentissement au premier semestre 2008. Dans sa note de conjoncture publiée ce vendredi, l'Insee a ainsi revu sa prévision de croissance pour le premier trimestre à +0,4%, au lieu de 0,5% attendu en décembre, et s'attend à une hausse du produit intérieur brut de 0,3% au deuxième trimestre.

Pour rappel, la croissance avait été de 0,3% au dernier trimestre 2007, après +0,8% au trimestre précédent, et de 1,9% sur l'ensemble de l'année, selon les chiffres provisoires publiés en février.

L'Insee ne livre pas de prévision pour l'ensemble de 2008 mais situe l'acquis de croissance à 1,4% à la fin du premier semestre (dans l'hypothèse d'une croissance zéro aux troisième et quatrième et d'un taux de change de 1,50 pour l'euro/dollar). Si la croissance est de 0,4% au premier trimestre et de 0,3% au deuxième comme le prévoit l'Insee, il faudrait deux trimestres de croissance à +0,8% pour parvenir à un résultat de +2% sur l'ensemble de l'année, ce qui est l'objectif actuel du gouvernement. Celui-ci est néanmoins en passe d'être revu à la baisse, comme l'a indiqué jeudi la ministre de l'Economie Christine Lagarde.

Une croissance de 0,5% aux troisième et quatrième trimestres donnerait une croissance totale de 1,8% en 2008, et des taux de 0,3% sur ces deux trimestres aboutiraient à un résultat final de 1,6%.

Selon l'institut statistique, la croissance française devrait néanmoins résister aux nombreux chocs qui l'affectent. "La zone euro s'en tire plutôt bien face à l'onde de choc qui l'affecte depuis six mois", a observé Eric Dubois, chef du département conjoncture de l'Insee, lors d'une conférence de presse de présentation. Pour la zone euro, l'Insee a ainsi une prévision de croissance de 0,4% au premier trimestre, comme sur les trois derniers mois de 2007.

Toutefois, "des risques importants subsistent". Principale inquiétude : l'inflation, que l'Insee attend à 3% à partir du mois de mars, contre 2,8% en février. L'inflation alimentaire représenterait le tiers de ces 3% et l'énergie 0,6 point, dans l'hypothèse d'un prix moyen de 95 dollars pour le baril de pétrole.

La consommation des ménages devrait pour sa part résister. Les différents chocs - appréciation de l'euro, envolée des prix des matières premières, retournement du marché immobilier américain, crise financière - se sont amplifiés par rapport à ce qu'anticipait l'Insee en décembre mais la consommation des ménages devrait continuer de soutenir la croissance en France en 2008, estime l'Insee dans sa note intitulée "La zone euro entre résilience et inflation".

"Les quelques informations conjoncturelles disponibles pour le premier trimestre ne sont pas mauvaises", a observé Eric Dubois. "Du côté de la consommation, il y a encore une volonté de dépenser qui est là".

"La consommation des ménages devrait être au premier semestre de cette année le principal soutien de la croissance française même si elle devrait un peu ralentir par rapport au rythme de 2007 (+2,1%)", indique ainsi Eric Dubois. L'Insee attend une hausse de 0,5% des dépenses des ménages au premier trimestre, contre +0,4% au quatrième trimestre 2007.

Autres bons points : le taux d'épargne des ménages présente une marge de baisse "substantielle", après sa hausse de près d'un point en 2007. Les créations d'emplois sont, elles, attendues au nombre de 96.000 pour l'ensemble de l'économie au premier semestre après plus de 350.000 sur tout 2007.

Du côté de l'emploi, le taux de chômage, qui a diminué de plus d'un point et demi depuis le début 2006, devrait quant à lui se stabiliser autour de 7,5%, son niveau du dernier trimestre 2007.

En revanche, en ce qui concerne l'investissement des entreprises, l'Insee s'attend à un ralentissement de l'investissement productif (+0,5% en moyenne par trimestre, moitié moins qu'au dernier trimestre 2007) du fait du tassement de l'activité qui limite les perspectives de demande et du resserrement du crédit lié à la crise financière. L'investissement en construction devrait lui ralentir nettement comme le suggère la dégradation de l'opinon des entrepreneurs de travaux publics depuis la fin de 2007.

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