La grève dans la grande distribution divise patronat et syndicats

Les syndicats CGT, FO et CFDT, majoritaires dans le secteur, ont mobilisé vendredi contre les salaires, les temps partiels imposés et le travail dominical. Ils estiment que la grève est réussie, ce que conteste le patronat.

Le patronat de la grande distribution goûte peu la mobilisation vendredi des salariés du secteur à l'appel de trois syndicats. Pour la première fois, un appel unitaire à la grève contre les salaires, le temps partiel imposé et le travail dominical a été lancé par la CGT, FO et la CFDT, majoritaires dans le secteur. "C'est un succès historique", estime FO, qui affirme que la grève a été mieux suivie dans le sud de la France qu'à Paris, où il y a davantage de petits magasins. La CGT considère que "plus de 80%" des enseignes de la grande distribution sont touchées par la grève.

Selon la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), "il n'y a pas de fermeture de magasin mais seulement des débrayages d'une à deux heures, de façon disparate". Elle évalue le taux de grévistes à 2%, selon une première estimation. Chez Carrefour, la direction a recensé des grévistes dans 100 des 226 hypermarchés. Chez Champion, 17 magasins sur 1.030 sont concernés par la grève, selon la direction. Surtout, le patronat dit ne pas comprendre les motivations des syndicats.

"Il faut rétablir la vérité. Notre secteur n'est pas un secteur d'emploi précaire. 90% des salariés chez nous sont à contrat à durée indéterminée", a déclaré vendredi sur RTL le président de la FCD, Jérôme Bédier, qui affirme ne "pas comprendre" les raisons de cette grève.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault se dit "satisfait" d'avoir pu "conjuguer les efforts de trois syndicats pour mettre en avant la situation sociale et salariale des personnels de la grande distribution", "les plus précaires des salariés du commerce". Le leader syndical a réaffirmé sur RMC "l'inadéquation du slogan politique" de Nicolas Sarkozy 'travailler plus pour gagner plus', en évoquant la situation de très nombreuses caissières de supermarchés qui, travaillant à temps partiel, voudraient travailler à temps plein.

Les salaires ne sont pas "plus bas dans la grande distribution qu'ailleurs", se défend également Serge Papin, le patron de l'enseigne Système U, affirmant sur France Inter que dans son groupe "60% des temps partiels sont des temps partiels choisis". "On a effectivement 37% de temps partiels, constate Jérôme Bédier, mais "personne n'est en-dessous du Smic en proportion du temps de travail".

Les syndicats, qui considèrent les propositions salariales du patronat insuffisantes, se réunissent lundi pour décider des suite à donner à ce mouvement.

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