Deuxième étape de son appel au marché, Eurotunnel annonce ce jeudi matin que son augmentation de capital auprès des investisseurs privés a été sursouscrite en quelques heures. Les 31 millions d'actions nouvelles de la société qui gère le tunnel sous la Manche ont été placées au prix unitaire de 10 euros.

"Dans la suite du succès du placement public, la sursouscription importante du placement privé confirme l'engouement des investisseurs pour le nouvel Eurotunnel", s'est félicité dans un communiqué le directeur général du groupe, Jacques Gounon.

Mercredi, le groupe a annoncé qu'à l'issue de la période de placement public, close le 16 mai 2008, 70 % des Bons de Souscription d'Actions (BSA) attribués gratuitement aux actionnaires de GET SA (GET signifie Groupe Eurotunnel) ont été exercés. Cela représente 73 millions d'actions et un montant de 641 millions d'euros.

Le titre Eurotunnel a néanmoins fortement reculé la même journée de 9,4% à 10,60 euros à la clôture de la Bourse de Paris.

Pour Jacques Gounon, le PDG de Groupe Eurotunnel SA et artisan du redressement du groupe via un massif désendettement et une restructuration financière, "le large succès du placement public, avec un taux d'exercice des BSA attribués aux actionnaires de GET SA de 70 %, est la manifestation d'un soutien clair et puissant au nouvel Eurotunnel. La souscription de 73 millions d'actions nouvelles, par les actionnaires du Groupe ou par des investisseurs ayant acquis des BSA sur le marché, montre leur confiance en l'avenir d'Eurotunnel et en ses capacités de développements futurs".

A ses yeux, "le placement privé, par un syndicat bancaire d'établissements de premier rang, des actions restant à souscrire, devrait attirer de nouveaux actionnaires ayant une logique d'investissement de long terme pour lesquels Eurotunnel, concession d'infrastructure, représente une valeur d'avenir."

Reste à savoir quelle sera, à l'issue de ces opérations, la nouvelle structure actionnariale d'Eurotunnel. Il se murmure depuis plusieurs semaines que de grandes banques d'investissement, anglo-saxonne notamment, et de grands groupes industriels, français en particulier, spécialistes du BTP et des concessions, lorgnent la société, devenue, grâce à son désendettement, une affaire très rentable. On le saura sans doute début juin. Sachant qu'en septembre 2009, Goldman Sachs, en exerçant ses TSRA (titres subordonnés remboursables en actions) pourrait détenir plus de 15% du capital d'Eurotunnel.