PSA reconnait avoir reçu une partie du trésor de guerre de l'UIMM

Le constructeur automobile dit avoir perçu 550.000 euros de l'UIMM après une grève l'an dernier. PSA Peugeot Citroën reconnaît avoir versé une cotisation à la fédération patronale de la métallurgie.

Les langues vont-elles se délier dans l'affaire des retraits suspects d'argent liquide de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) ? Pour la première fois, une entreprise a reconnu avoir bénéficié d'une partie des fonds - environ 600 millions d'euros au total - de la caisse créée il y a trente ans par cette grande fédération patronale et destinée à venir en aide aux employeurs ayant subi un conflit social. PSA Peugot-Citroën a en effet admis ce lundi avoir reçu 550.000 euros de l'UIMM à l'issue de la grève de six semaines début 2007 dans son usine d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.

L'information, révélée par l'Express, a été confirmée par l'AFP (Agence France Presse) par un porte-parole du groupe, qui assure que l'argent a été versé "par chèque, en ligne avec l'action de notre syndicat et en toute transparence". La somme figure dans les comptes 2007 de PSA. A la suite de la gréve il y a un an, "nous avons fait une demande écrite à l'UIMM pour obtenir une aide financière de solidarité compte tenu de l'impact économique de la grève, et l'UIMM y a répondu favorablement", a expliqué le porte-parole.

En échange, la direction de PSA Peugeot Citroën a adressé une cotisation à l'UIMM, d'un montant de 50.000 euros versée pratiquement au même moment selon l'Express, qui cite le DRH de cette usine. L'existence de cette cotisation a été confirmée par PSA, mais pas son montant ni le moment de son versement.

L'UIMM, dont l'ancien président Denis Gautier-Sauvagnac dit DGS est mis en examen pour abus de confiance dans l'affaire des retraits suspects liés à ce trésor de guerre, a indiqué fin mars que cette "caisse de secours mutuelle", baptisée Epim, avait bénéficié à "deux ou trois entreprises en 2007", à hauteur de 574.000 euros. La justice enquête sur la destination de 19 millions d'euros retirés en liquide de comptes bancaires de la fédération patronale entre 2000 et 2007. DGS, qui refuse à ce jour de donner le nom des bénéficiaires, sera a nouveau entendu par la justice le 16 avril.

Le syndicat CGT de PSA a vivement réagi lundi, soulignant que le groupe "s'est longtemps illustré par les entraves au droit de grève, la discrimination syndicale et le soutien au syndicalisme maison". Le syndicat "exige la transparence et l'arrêt de ces méthodes antisyndicales d'un autre temps".

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.