La croissance dans les services français chute brutalement en avril

L'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI) dans les services est tombé à son plus bas niveau depuis quatre ans et demi en avril. Selon l'enquête, l'activité des services en France subit ainsi les premiers effets du ralentissement de la croissance. A l'inverse, dans la zone euro, le PMI services ressort meilleur que prévu.

Mauvaise nouvelle pour l'activité des services en France. La croissance dans ce secteur a brutalement ralenti en avril pour tomber à son plus bas niveau depuis quatre ans et demi, selon l'enquête mensuelle publiée ce mardi par NTC et la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (Cdaf).

Tout en restant au dessus du seuil de 50 à partir duquel il rend compte d'une expansion, l'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI) a ainsi reculé à 52,8 points contre 57,3 en mars, bien en-dessous de sa moyenne à long terme (57,7) et bien en deçà de l'estimation flash de 54,0 annoncée le 23 avril et sur laquelle s'étaient calquées les estimations des économistes. Ce recul de 4,5 points est même sans précédent depuis 10 ans qu'existe l'enquête.

"Ce ralentissement représente un revirement notable par rapport à la résilience observée au cours du premier trimestre de l'année, ce qui suggère que l'important secteur français des services commence à subir les effets de la détérioration de la conjoncture économique", soulignent NTC et la Cdaf dans leur communiqué.

A l'inverse, dans la zone euro, l'indice PMI des services a augmenté plus que vite que prévu et a été revu à la hausse en avril, à 52 points, contre 51,8 points auparavant. Il était de 51,6 points en mars.

En France, le ralentissement de la croissance intervenu en avril reflète une évolution similaire des nouvelles affaires, dont le sous-indice fléchit à 52,4, son plus faible niveau depuis 43 mois, contre 56,6 en mars.

Le taux de création d'emplois a également baissé, les entreprises réajustant leur politique d'embauche à l'évolution de la charge de travail et des nouveaux contrats. Bien qu'il reste soutenu à 54,6 contre 56,2 en mars, le sous-indice de l'emploi est à son plus bas niveau depuis septembre et inférieur à sa moyenne historique de 55,4.

Les coûts opérationnels ont continué d'augmenter, près du tiers des entreprises interrogées signalant une augmentation du montant moyen des prix payés par rapport au mois dernier. Le sous-indice des prix payés est ressorti à 63,8, son plus bas niveau toutefois depuis trois mois.

Le renforcement des tensions sur les coûts a conduit les prestataires de services à augmenter de nouveau leurs tarifs en avril, ce qui donne un indice des prix facturés pratiquement stable à 57,0. Les prix moyens facturés par les entreprises ont augmenté tout au long des quatre dernières années.

Malgré cela, l'enquête met en évidence une baisse des profits des entreprises du secteur en avril pour la première fois en 20 mois, soit depuis que les données relatives à la rentabilité sont recueillies. "Environ 27% des répondants à l'enquête font état d'une réduction des marges opérationnelles depuis décembre, contre environ 21% d'entre eux qui signalent une hausse", indique le communiqué.

Pour autant, la confiance des entreprises est restée élevée en avril puisque 45% des répondants à l'enquête ont dit anticiper une hausse d'activité au cours des 12 prochains mois, contre 9% qui prévoient le contraire. L'indice du volume d'activité escompté est ainsi remonté de 66,2 en mars à 67,9, un plus haut depuis janvier.

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