Mauvaise passe durable pour le secteur français des services. Sa croissance a encore ralenti en mai pour tomber à son plus bas niveau de la période d'expansion qui a débuté en juillet 2003, il y a 59 mois, selon l'enquête mensuelle publiée ce mardi par NTC et la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (Cdaf).

Après une chute de 4,5 points en avril, sans précédent en dix ans d'existence de l'enquête, l'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI) a baissé à 50,5 en mai (chiffre définitif), se rapprochant ainsi du seuil de 50 à partir duquel il rend compte d'une expansion. Le retournement de la conjoncture sous-jacente a conduit les prestataires de services à resserrer leurs budgets en matière de publicité, de marketing et de recrutement, et les réponses à l'enquête font également état d'une réduction de la taille et du nombre des contrats passés avec leurs clients, indiquent NTC et la Cdaf dans un communiqué.

Le taux d'expansion des effectifs enregistre son plus bas niveau depuis 45 mois, mais le sous-indice correspondant, à 51,2, signale néanmoins une hausse pour le 51e mois consécutif. Malgré un resserrement des marges et le ralentissement général de la croissance du secteur, les prévisions des entreprises quant à l'environnement économique de leur secteur pour l'année à venir restent toutefois favorables, bien qu'au plus bas depuis octobre 2002.

"Un certain nombre de répondants à l'enquête indiquent que leurs projets stratégiques de développement se maintiendront et resteront, dans l'ensemble, inaffectés par le ralentissement actuel de l'activité", précise le communiqué. Pour Jack Kennedy, économiste à NTC Economics, cité par Reuters, le secteur français des services n'est pas loin de la stagnation. "Alors que les performances du secteur des services avaient dépassé les attentes au premier trimestre, ces derniers résultats de l'enquête signalent une forte modération de la croissance française au cours du deuxième trimestre", avertit-il.

L'indice composite PMI de la France, publié au même moment, est ressorti à 51,3 dans sa version finale, comme dans la version flash, contre 52,9 le mois précédent et 57 en mai 2007.

Activité ralentie aussi en zone euro
L'activité du secteur des services dans la zone euro est ressortie proche de la stagnation en mai, conformément aux attentes, en raison notamment d'un fort ralentissement de la croissance en France, selon l'indice définitif RBS/NTC des directeurs d'achat. L'indice est tombé à 50,6 le mois dernier, comme annoncé lors de l'estimation flash et comme prévu par les économistes, soit tout près de la zone des 50 qui sépare l'expansion de la stagnation. Il était à 52 en avril et à 57,3 en mai 2007. L'indice se retrouve à son niveau le plus bas depuis quatre ans et demi, comme en janvier. L'enquête montre que la croissance a ralenti en France et en Allemagne, tandis que le secteur en Espagne et en Italie reste en contraction. Le ralentissement a eu des répercussions en matière d'embauche. Le sous-indice de l'emploi est tombé 51,2, son plus bas niveau depuis août 2005. Il se situait à 52,9 en avril. En revanche, l'indice des prix facturé est à 54, son plus haut depuis juin 2007, contre 53,5 en avril.