Financement des hôpitaux et cliniques : le gouvernement fixe les tarifs pour 2008

Le gouvernement a fixé les tarifs que les hôpitaux et les cliniques pourront facturer en 2008 à l'assurance maladie, chiffres qui devraient être publiés vendredi au Journal officiel. La Fédération de l'Hospitalisation privée dénonce des "décisions tarifaires irréalistes, irrationnelles et inéquitables".

L'évolution des tarifs que les hôpitaux et les cliniques pourront facturer en 2008 à l'assurance maladie était très attendue dans le cadre du passage complet au 1er janvier à la tarification à l'activité (T2A), dans le secteur public comme le privé.

Dans le champ du court séjour, c'est-à-dire pour les actes de médecine, de chirurgie et d'obstétrique (dits MCO), la plupart des tarifs vont augmenter de 0,5%. Une exception est prévue pour les maternités privées, avec notamment un tarif revalorisé de 24% pour la prise en charge des nouveau-nés.

Dans le public, une baisse de certains tarifs de chirurgie en hospitalisation complète est prévue. Il s'agit d'inciter les hôpitaux à privilégier dans certains cas (comme les opérations de la cataracte) la chirurgie ambulatoire, qui permet aux patients de rentrer chez eux le jour même de l'intervention. Les tarifs d'hospitalisation à domicile vont être reconduits au même niveau qu'en 2007.

Les tarifs des IVG non médicamenteuses vont être revalorisés de 20%, une "mesure de rattrapage", ces tarifs n'ayant pas évolué depuis 2004. Quant à l'enveloppe consacrée aux missions d'intérêt général et d'aide à la contractualisation (MIGAC), elle va progresser de 6%, pour atteindre environ 6,6 milliards d'euros. Les MIGAC, assurées essentiellement par le secteur public, font partie des activités qui ne sont pas concernées par la T2A.

Suite à la divulgation de ces tarifs, le délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF) Gérard Vincent a déclaré à l'AFP que "le gouvernement nous accule aux déficits et s'il voulait vraiment qu'on équilibre nos budgets, il faudrait supprimer 20.000 emplois" dans les hôpitaux. "Nous commençons l'année avec une impasse budgétaire de 900 millions d'euros. Je ne dis pas qu'il faut supprimer des emplois mais je dis qu'il n'y a pas d'autres solutions objectivement pour équilibrer les budgets", a-t-il ajouté. Les tarifs sont en effet inférieurs à ce que demandaient les fédérations hospitalières. La FHF demandait en particulier que l'enveloppe des Migac soit revalorisée de 10%.

De son côté, la Fédération de l'Hospitalisation privée (FHP) a dénoncé aujourd'hui les "décisions tarifaires irréalistes, irrationnelles et inéquitables" du gouvernement. "Ces taux mettent directement en péril la pérennité des établissements privés", estime la FHP. "Le gouvernement accroît les inégalités de ressources entre les deux secteurs en allouant plus de 300 millions d'euros de crédits supplémentaires aux seuls établissements publics au titre des MIGAC". Selon la FHP, ces crédits sont surtout utilisés dans le public pour compenser les déficits des hôpitaux.

La Fédération des Etablissements hospitaliers et d'aide à la personne (FEHAP), qui regroupe plus de 3.000 établissements non lucratifs, a également dénoncé cette hausse des MIGAC.

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