Lors de sa conférence de presse de rentrée, mardi, le chef de l'exécutif a dévoilé son programme de réformes pour l'année 2008.

NICOLAS SARKOZY ANNONCE LA FIN DE LA PUBLICITE SUR LES CHAINES PUBLIQUES ET L'ACCELERATION DE LA REFORME DES 35 HEURES

Parmi les mesures présentées mardi par le président de la République, la "suppression totale de la publicité sur les chaînes publiques" est la plus inattendue. Cette "révolution" doit permettre, selon Nicolas Sarkozy, à France Télévisions de se consacrer à ses missions de service public : offrir "au plus grand nombre l'accès à la culture" et soutenir "la création française". Pour financer le manque-à-gagner de la télévision publique, l'Etat prévoit une augmentation de la taxation des recettes publicitaires des chaînes privées. Celles-ci devraient en effet bénéficier de cette mesure en récupérant des annonceurs. L'instauration d'une taxe sur le chiffre d'affaires des opérateurs de téléphonie mobile et des fournisseurs d'accès à Internet est aussi à l'ordre du jour. Bien que Patrick de Carolis, le patron de France Télévisions, ait salué mardi cette "clarification du mode de fonctionnement" du service public, les salariés du groupe sont inquiets. Christine Albanel, la ministre de la Culture et de la Communication, a précisé jeudi que ce projet de loi serait déposé "après les municipales".

Nicolas Sarkozy a également annoncé mardi la fin des 35 heures. Face à l'inquiétude provoquée par cette déclaration auprès des syndicats, le chef d'Etat a nuancé ces propos le lendemain. Le chef de l'Etat a indiqué vouloir "aller beaucoup plus loin" cette année "dans la réforme des 35 heures" mais qu'il n'était pas question de "supprimer la durée légale du travail", indispensable à l'tébalissement du calcul des heures supplémentaires, pierre angulaire de l'axiome présidentiel "travailler plus pour gagner plus".

Une augmentation de la participation des salariés aux résultats de leur entreprise, un renforcement de la Caisse des dépôtspour défedre le capital des entreprises françaises face notamment aux fonds souverains ou encore un changement des instruments de mesures de la croissance figurent aussi parmi les projets dévoilés ce mardi par Nicolas Sarkozy.


L'ANNEE COMMENCE BIEN POUR EADS

La société irlandaise de leasing AWAS a commandé mercredi à Airbus soixante-quinze A320 et mis une option sur vingt-cinq appareils supplémentaires. Ce contrat devrait rapporter à la filiale d'EADS plus de 5,2 milliards de dollars (prix catalogue). EADS démarre ainsi l'année en trombes après un exercice 2007 record. Louis Gallois, le président exécutif du constructeur aéronautique européen, a révélé jeudi que plus de "1.300" avions avaient été vendus (le chiffre exacte sera publié le 16 janvier). C'est "notre meilleure performance", s'est félicité Louis Gallois. Grâce à ces bons résultats, le groupe dispose d'une trésorerie de 5 milliards d'euros. Le patron d'EADS a toutefois averti que 2008 risquait d'être marquée par un ralentissement. Louis Gallois a par ailleurs présenté les orientations stratégiques du groupe pour les douze ans à venir. La priorité est donné à la réduction de la dépendance vis-à-vis d'Airbus, qui représente actuellement 65% du chiffre d'affaires du groupe.

EDF, AREVA, ALSTOM.. EN COMPETITION POUR CONSTRUIRE DE NOUVELLES CENTRALES NUCLEAIRES EN ANGLETERRE

Le gouvernement britannique a autorisé jeudi la construction de nouvelles centrales nucléaires. Selon John Hutton, secrétaire d'Etat aux Entreprises, l'objectif est "d'assurer l'approvisionnement en énergie et de lutter contre le réchauffement climatique". Gordon Brown, le premier ministre anglais, compte demander au secteur privé de financer le renouvellement d'un parc nucléaire vieillissant (9 centrales construites dans les années 60-70). EDF, E.ON, Suez, Iberdrola, Areva, Alstom... tous les poids lourds du secteur énergétique européen ont exprimé leur intérêt pour ce nouveau marché. EDF, via sa filiale britannique EDF Energy, s'est déjà portée candidate pour la construction de quatre centrales et Areva pour six. Outre le coût de la construction des réacteurs, les entreprises retenues devront prendre en charge le démantèlement des anciennes centrales et la gestion des déchets nucléaires.

FACE AUX MENACES DE RECESSION, LA BCE ET LA BANQUE D'ANGLETERRE N'AUGMENTENT PAS LEURS TAUX ; LA FED VA BAISSER LES SIENS

Malgré les tensions inflationnistes dans la zone euro, la Banque centrale européenne a décidé jeudi de maintenir son principal taux directeur à 4%. La Banque d'Angleterre a aussi choisi le statu quo avec un taux à 5,5%. Les deux institutions monétaires espèrent ainsi contrecarrer les menaces de récession nées aux Etats-Unis. Afin de redynamiser l'économie américaine, affaiblie par la crise du subprime (crédits hypothécaires à risque), la Fed s'apprête aussi à intervenir. Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, a indiqué jeudi qu'il envisageait de nouvelles baisses de taux afin de "soutenir la croissance et fournir une assurance adéquate contre les risques baissiers".


AUTOMOBILE : PEUGEOT SE REDRESSE EN EUROPE, TOYOTA BAT SON RECORD DE VENTES ET TATA LANCE LA VOITURE A 1.700 EUROS

Le groupe PSA, qui a présenté ses résultats mardi, a vu ses ventes en Europe occidentale augmenter en 2007, de 1,2%, ce qui n'était pas arrivé depuis 2002. Ce redressement est dû aux bonnes performances de la marque Citroën dont les ventes ont crû de 2,6% (alors que celles de Peugeot ont baissé de 0,1%). Au niveau mondial, PSA a vu son chiffre d'affaires progresser en 2007 de 1,8% avec près de 3,5 millions de véhicules écoulés. Pour 2008, Christian Streiff, le patron du constructeur automobile, prévoit une croissance de 5% des ventes. De son côté, Toyota s'est réjoui jeudi d'avoir battu le record mondial de ventes annuelles. La firme japonaise a distribué 9,37 millions de véhicules en 2007. Toyota devrait ainsi dépasser l'américain General Motors, n°1 mondial jusqu'à maintenant. L'année 2008 pourrait être marquée par un essor des constructeurs automobiles venus des pays émergents. L'indien Tata a dévoilé jeudi la voiture la moins chère du monde : la Tata Nano qui ne coûte que 1.700 euros.